Attention : ce message contient force cynisme et sarcasmes. Il a été écrit dans un pur but de défoulement, tout aussi pur à 100%. Veuillez donc considérer ceci comme un dérisoire exercice visant à faire rire plutôt que pleurer, car il vaut probablement mieux en rire… tout en restant vigilant, mais face à quoi, on ne le sait pas trop !
Contexte : il faut savoir, pour la suite de ce billet, que les maisons d’édition de matériel scolaire sont littéralement en ébullition ces temps-ci… Cette année, les poissons, oups, clients visés sont les enseignants de 3e secondaire, la réforme arrivant à ce niveau cette année (Septembre 2007). Alors on nous bombarde de publicité pour essayer de nous attirer dans le giron de la meilleure maison d’édition du non moins meilleur matériel : voilà…
Reprenons le récit : la semaine dernière, donc, un de mes supérieurs immédiats (J’en ai plusieurs, que voulez-vous !) me demande tout bonnement :
-Avez-vous choisi votre matériel pour l’an prochain ?
-…???… Quel matériel ? Tout ce que j’ai vu, ce sont 2 petites pages d’un éventuel manuel qui n’a pas encore vu le jour, puisque les manuels sont en cours de production et que les présentations de matériel (non encore entièrement approuvé par le sacro-«saint-siège» du Ministère de l’Éducation et des Loisirs «Chasse et Pêche» inc. !) n’auront lieu que de la mi-mai à la fin mai prochain, voilà pourquoi !
-Ben là, c’est parce qu’il nous faut faire les commandes presque maintenant…
-Commander quoi ? Commander RIEN ? Comment peut-on choisir maintenant : ça équivaut littéralement à un saut dans le vide…
Bien sûr, je n’en veux pas à mon supérieur immédiat : il fait son boulot et obéit à des impératifs bureaucratiques qui lui viennent de plus haut dans l’organisation scolaire administrative. Il y a tout un mécanisme rempli de procédures qui entourent les commandes de matériel, etc. dont nous, simples petits profs, n’avons aucune espèce d’idée.
Ce sont ces procédures qu’il sera absolument impossible de respecter cette année, faute d’avoir simplement pris connaissance du matériel à temps. De plus, cette année n’en est pas une d’achat. On a 2 ans, si je ne me trompe pas, pour tester différents matériels scolaires, après quoi, presque par décret ministériel (sacro-saint-siège pseudo papal), il faut statuer et choisir ce qui restera LA référence pour les 12 à 15 prochaines années ! C’est que ça coûte très cher ces trucs trop statiques pour notre époque… D’où les intérêts des maisons d’édition envers nous, enseignants, et d’où la nécessité de prendre son temps pour bien évaluer le produit, non ?
Mais cette évaluation sera elle même assez difficile à faire, car on a un produit pondu à la course. Même avec la meilleure volonté du monde, on ne peut créer quelque chose de véritablement intéressant à 100% avec si peu de temps. Les auteurs aussi plongent littéralement dans le vide avec cette réforme, car ils ont trop attendu après des programmes en cours d’élaboration au sacro-saint-siège et doivent livrer avec des délais inimaginables…
Finalement, c’est peut-être tout le processus de l’édition lui-même qui prend trop de temps face à d’autres technologies ? Je me pose la question sans avoir de réponse satisfaisante à me mettre sur la dent, car il m’apparaît difficile voire impossible de faire autrement…
Re-finalement, vallait peut-être mieux en rire, mais je n’ai pas ri : et vous ?
Questionnement intéressant… C’est vrai que le choix est difficile à effectuer, d’autant plus que le matériel scolaire, de façon générale, vieillit assez mal. En attendant je vais me contenter d’assister aux présentations dudit matériel et de m’empiffrer dans le lunch gratuit. See you there!