Après avoir vécu, en présentiel, la 10e édition du colloque Clair20xx, après avoir pu encore profiter de chaque instant où je me retrouve dans un lieu désormais devenu familier, mais toujours rempli d’heureuses surprises, après avoir pu passer du temps avec des gens que j’en suis venu à aimer, professionnellement, mais aussi d’amitié dans certains cas, après avoir contribué un tant soit peu à l’organisation de chacune des 10 éditions du colloque avec une merveilleuse équipe de programmation en étroite collaboration avec tous ces gens du CAHM (L’école où ce colloque est né et où il a toujours lieu chaque année depuis 9 ans), après tout ça, donc, voici venu pour moi le moment de dresser une sorte de bilan. Pas un bilan de départ, mais un bilan après une bonne tranche de temps (9 années, 10 colloques, ce n’est pas rien!). J’appuie sur “pause” pour mieux ré-appuyer sur “play” par la suite !
Nous nous amenons à Clair, mais Clair nous prend, nous élève, nous transporte… ou nous emporte. On ne sait pas où tout de suite, mais c’est toujours plus loin. Et ça nous permet de devenir une meilleure personne, un meilleur apprenant, un meilleur prof. J’allais ajouter un meilleur humain: car l’essentiel est là.
Clair, c’est aussi “tomber” en amour avec la communauté, s’y faire des amitiés fantastiques… Comme toute relation d’amitié, appelée à se transformer avec le temps, à évoluer.
Clair évolue. Mathématiquement, Clair est rendu à un point majeur de son évolution. Inscriptions qui s’envolent en quelques jours pour l’édition 2018 (6 jours de mémoire), en quelques heures (9), pour l’édition 2019… Combien de MINUTES pour l’édition 2020?! Les paris sont ouverts ! [Note : les inscriptions se sont envolées en quelques minutes pour l’édition 2020 et je connais beaucoup de personnes et d’amis qui n’ont pu s’y inscrire. Ça m’attriste.]
Quelles seraient les possibilités pour que plus de gens puissent bénéficier de Clair? Quelques hypothèses et les conséquences qui s’ensuivraient.
1-Faire plusieurs “Clair” pour garder le tout dans sa forme actuelle. Impensable, car cette école doit déjà faire des prouesses d’organisation de temps pour se transformer en vitrine pédagogique une fois par année. Il y a toute une pression sur les enseignants de cette école, pression qui peut être très positive, mais pour ce faire, on doit demeurer vigilant quand on est capitaine de ce magnifique navire, ce que Roberto, puis maintenant Claudine font à merveille.
2-Déplacer Clair en partie hors de l’école pour recevoir des foules toujours plus nombreuses (on aurait facilement assez d’inscriptions pour doubler, voire même tripler le nombre de participants si on pouvait…) L’âme de Clair, c’est l’école et la communauté qui gravite autour d’elle. Je le sais, et plusieurs participants le savent aussi… et me l’ont confirmé lors de conversations que nous avons eues. Alors déplacer, mais seulement en partie? La question reste en suspens…
3-Plusieurs des profs artisans de Clair achèvent leur carrière (on vieillit tous). Il faudra que la relève soit aussi efficace, mais elle teintera l’évènement avec sa personnalité, ses couleurs… Normal!
Bref, je lance ici des champs de réflexion sans savoir exactement où cela nous mènera d’ici les 10 prochaines éditions 😉 !
4-Pendant 4 jours (donc ça a continué au moins une journée et demie après le colloque), j’ai eu une vieille toune de Cheap trick en tête, The flame. Pourquoi ? Absolument aucune idée. Mon cerveau me fait ça, de temps en temps 😉
Wherever you go, I’ll be with you, CLAIR. Clair se transformera. J’irai où tu iras, voilà. C’est peut-être ça…
5-Fragilité de la flamme, fragilité de ceux qui l’allument. La maladie de Brigitte qui s’est manifestée 2 jours avant le colloque (Brigitte, cette artisane de Clair, membre du comité organisateur, responsable de milliers de tâches… et qui disait à tous que c’était son dernier Clair et qui n’a même pas pu y participer) Mon âme est si triste quand je pense à elle… La fragilité de Mario, qui a connu un automne difficile au plan de la santé. Qui se relève bien. Qui nous a suivi à distance et qui s’est manifesté quelques fois via Twitter… La finitude humaine, ou ses limitations, tout ça m’est revenu en pleine face cette année. Je vieillis moi aussi, faut croire.
Tout ça fait en sorte que la transformation devient inévitable si on ne veut pas que Clair soit une loterie où quelques chanceux peuvent s’inscrire et les autres pleurent dans leur coin (avec raison)… même s’il y a la webdiffusion (service essentiel qui console ceux qui ne peuvent être là pour toutes sortes de raisons, dont celle, maintenant, de n’avoir pu s’inscrire!)
En même temps, cette loterie est devenue une caractéristique de Clair : et ceux qui peuvent s’y inscrire ont maintenant le devoir de communiquer avec ceux qui voulaient venir, mais qui n’ont pu y être…
Bref, je suis en réflexion et en questionnement.
Pendant ce temps, cette édition a apporté beaucoup. Encore une fois. Nous a nourri, nous a transformés. Nous nous sommes replongés avec plaisir dans notre réseau, nous avons renoué avec tant de personnes que nous croisons une fois par année (et si on ne peut pas s’inscrire, il faut alors trouver d’autres moments où se voir!). Nous avons revu des élèves faire des miracles dans leurs apprentissages.
De quoi aura l’air l’édition 2020? Je ne sais pas encore au moment d’écrire ceci. Laissons aussi la communauté réfléchir au comment accueillir toujours plus de visiteurs… examiner les solutions possibles, car oui, il y en a plusieurs. Tout en ayant le souci de préserver le plus possible l’âme de Clair, le fait que l’école soit au centre…
Il ne faut pas que la flamme s’éteigne. Il faut qu’elle continue de rayonner, malgré les vents, malgré les tempêtes.
[AJOUT : Maintenant, je sais de quoi sera faite l’édition de Clair2020. L’équipe a décidé de refaire le tout pour cette année. Mes questions demeurent toutefois pertinentes, car je crois qu’au comité organisateur, on va se les re-poser quelques fois! Si jamais vous avez une opinion là-dessus, svp m’en faire part en commentaires ici, merci !]