Avec l’hiver-rénovations et le printemps absolument fou et échevelé que j’ai connus, j’ai reçu une invitation d’un confrère du secondaire, époque qui commence à être un peu lointaine, même si j’en garde beaucoup de souvenirs encore “proches” en tête…
Finalement, après moult jongleries avec mes horaires un peu débiles, je finis par décider d’y aller, ne sachant absolument pas qui je verrais là, des gens qui étaient proches de moi à l’époque ou pas, etc. Mais ma décision était prise, j’allais m’y rendre.
Je feuilletai donc mon album de finissants, avec sa couverture non conventionnelle qui avait fait jaser un peu nos profs à l’époque. Je pitonnai un peu sur Facebook aussi, question de retrouver quelques personnes de plus que les 3-4 que j’avais retrouvées depuis quelques années : ma génération n’est pas très Facebook, contrairement à la génération plus âgée (certains retraités sont très actifs sur Facebook !) et, surtout, à la génération (aux?) plus jeune.
Puis vint le 22 juin. Je choisis de me rendre sur place avec ma vénérable Civic de presque 13 ans et 280 000 km : son dernier voyage avec moi — je devais la vendre la semaine suivante.
Arrivé devant le beaucoup plus vénérable collège qui a vu défiler tant de personnes en ces murs depuis plus de 180 ans, je vis un petit groupe de personnes devant l’entrée, qui jasaient dehors. J’en reconnus même quelques uns à mesure que je m’approchais. Certains ont évidemment perdu des cheveux, tous ont pris quelques rides, certaines filles ont changé de couleur de cheveux (Ça me bogue tout le temps, ça, pour reconnaitre quelqu’une ;-)) On a fini rapidement par se reconnaitre et là, plusieurs conversations s’engagèrent.
On a même pu voir furtivement un prof qui, malgré son âge avancé — il est du 115e cours—, nous a salué en passant.
Puis vint la visite du collège. Certains comme moi n’y étaient pas allés depuis presque 30 ans. Et là, on a passé par tous les lieux, certains “racoins” insoupçonnés parfois, surtout par les voyageurs (externes) dont je faisais partie. D’autres, pensionnaires à l’époque, essayaient de retrouver les endroits où ils avaient jadis dormi, etc. Un autre, gardien de dortoir, revoyait sa chambre spéciale, etc. Chaque local éveillait des souvenirs, sans nostalgie, juste des souvenirs qui remontent. Et la salle d’étude, wow ! Là aussi, beaucoup de souvenirs. Et le poste du surveillant, dans lequel personne n’était monté encore : certains en ont profité 😉
Un cocktail suivit. Et comme il faisait tellement beau, chose rare en cette fin de printemps-début d’été 2013, plusieurs d’entre nous sortirent sur un des immenses balcons, à l’extérieur, question de profiter de l’astre trop timide jusqu’à maintenant.
Au cocktail comme au souper qui suivit, on s’informait de ce que chacun devenait, de ce qu’il faisait, de sa vie professionnelle, familiale, personnelle, selon ce que chacun était prêt à livrer à des gens pas vus depuis 30 ans. Je retiens de toutes les conversations que j’ai eues une grande transparence des propos : on se disait beaucoup de choses, on en confiait quelques unes aussi. Une grande aisance aussi : c’était comme si on s’était vu il n’y a pas longtemps, les paroles et les rires, célébration du plaisir de se retrouver ensemble, fusant de partout, le tout dans une atmosphère sereine et heureuse. Bien entendu, je n’ai pas pu jaser avec toutes les personnes que j’aurais aimé voir, faute de temps : je devais repartir un peu après souper… (Une heure ou deux après, en fait, mais ça passe tellement vite en bonne compagnie !) Bien sûr, il y a des gens qu’on aurait souhaité voir et qui n’ont pu se rendre pour toutes sortes de raisons : ce sera partie remise pour ceux et celles-là.
Devant autant de petits bonheurs savourés un après l’autre au cours de la soirée, on s’est promis de ne pas attendre un autre 30 ans pour se voir. C’est donc dans 5 ans qu’on veut tous se revoir et essayer d’en retrouver d’autres aussi, par la même occasion. J’ai déjà hâte !
En attendant, un “mailing list” a été constitué et on continue de retrouver des gens via la Face de Bouc 😉