On en a discuté un peu ici et là… entre autres.
Depuis ce temps – et même avant – que mon cerveau essaie de se faire une synthèse de la situation, une tentative de vision globale du phénomène, tentant en même temps de cerner les deux côtés de la médaille (car une médaille a TOUJOURS deux côtés, sinon, en sablant la médaille pour tenter d’arriver de l’autre côté, on finit par ne plus avoir de côtés du tout ! – Simpliste, mais pourtant vrai).
En éducation, on a diverses façons de faire apprendre… Je simplifie volontairement beaucoup ici. L’objectif étant l’idée générale, pas les multiples détails dans lesquels on se perd trop souvent.
Alors d’un côté, nous avons les technologies, avec leurs diverses utilités ou inutilités, selon que l’on considère certains divertissements comme profondément inutiles, bien qu’il y ait des utilités évidentes qui ressortent de plus en plus… et qu’il y ait des apprentissages possibles à travers les apparentes inutilités ! Ce débat ne sera jamais clos, point (pas final).
De l’autre côté, nous avons les vieilles méthodes qui ont supposément fait leurs preuves. Il est ici question de “la cruche que l’on remplit” à force de discours plus ou moins bien sentis ou plus ou moins creux, de vérités plus ou moins importantes ou utiles aux autres éléments de connaissances plus ou moins inutiles, “parce que ça ne servira jamais dans la vie” (argument de plusieurs jeunes que j’ai entendu combientes fois).
À travers ça, on a beaucoup de profs qu’on pourrait appeler «traditionnels», au plan technologique, parce que les ordis et autres appareils, c’est fait pour accomplir des tâches traditionnelles, bureautiques, une sorte de grosse calculatrice pour faire un peu plus rapidement – quand le système d’exploitation (ai-je dit Windows, car les autres systèmes…) ne plante pas – des tâches répétitives, etc. Pour eux, un téléphone, si cellulaire ou portable soit-il, c’est fait pour téléphoner, point final. Le reste n’est que gadgets pour amuser la galerie et, surtout, pour faire engranger des profits faramineux aux compagnies qui vendent des forfaits tous plus chers les uns que les autres. En cela, au Canada, les forfaits et les règlementations CRTCiennes (autre organisme archi-archaïque qui vit encore à l’âge de pierre) favorisent finalement ce genre de pratique à la limite du frauduleux !
De l’autre côté, en très petit nombre, on a ce que Missmath a appelé (ici) des hurluberlus extraterrestres (J’aime bien). Ce sont ceux qui innovent, qui osent aller plus loin, qui essaient à tout le moins un peu de le faire, qui ont compris que les pseudo-perfectionnements offerts souvent sous forme de congrès (où tout ce qui est utile pourrait être fait en moins d’un jour (mais le social en direct, c’est aussi important, je le sais – les jeunes aussi)) sont pour la plupart plus ou moins consciemment conçus pour nous garder dans un système qui ne cherche pas vraiment l’évolution, encore moins la révolution. Le confort, c’est la première priorité, bon ! La sécurité, collective comme personnelle, c’est encore plus important, alors ne menaçons rien, et ne faisons pas bouger rien… c’est si difficile, ramasser un vase cassé.
On a donc parlé des moyens (les technologies) et des profs. Soit.
Mais parle-t-on des élèves ? Souventes fois, oui. Mais très souvent les considèrent-on comme un bloc monolithique, eux aussi. Ça doit être une déformation causée par le système qui veut nous transmettre une vision à son image 😉
Les élèves ne sont pas tous 2.0. Certains à cause de lacunes de formation, lacunes elles-mêmes causées en partie par des enseignants traditionnels dans le fond… même si peut-être pas toujours traditionnels dans la forme, occasionnelle, ce que j’appellerais le «patchage technologique», comme cette CP dont je tairai le nom et qui donnait comme exemple d’intégration des TIC le fait d’écrire son travail avec Word !!! OUF !!!
Certains élèves sont un peu, parfois, beaucoup 2.0 hors école, mais ne savent alors pas qu’ils apprennent. Il est évident qu’ils n’apprennent alors pas tout ce que l’on voudrait qu’ils apprennent. Mais il est aussi évident que ces apprentissages ne sont pas encadrés, faute d’encadrants véritablement capables de le faire. D’un autre côté, a-t-on toujours besoin d’un cadre ?… Autre bonne question !
Avec les cellulaires, il est aussi évident que ce ne sont pas tous les élèves qui sont 2.0. Les fonctions de téléphonie (la première vraie fonction d’un… téléphone, justement) et de textes SMS sont beaucoup utilisées, mais il ne faut pas sous-estimer les autres fonctions qui, même si elles ne sont actuellement pas très présentes en termes statistiques, finiront par gagner du terrain à mesure que les prix des appareils baisseront et que le prix des forfaits finira peut-être par en faire autant, du moins l’espèré-je !
Certains élèves, et certains enseignants, ne sont pas de grands utilisateurs de technologies par tempéramment, mais aussi parfois faute de budget. Ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre de posséder un ordinateur portable, ou un cellulaire, ou un iPod, ou … Aurons-nous un jour un système d’éducation à deux vitesses ? D’un côté, ceux qui ont les moyens de s’équiper technologiquement, et les pauvres de l’autre côté ? Aurons-nous droit pour ces gens au portable à 100$ qui finira par coûter un peu plus (Le XO) ? Certains diront que nous avons déjà deux vitesses au Québec, le privé et le public. Mais c’est un autre débat à mon avis… quoique…
Donc, si je tente de résumé les divers volets qui se bousculent dans ma pensée, et dans la vraie vie aussi, il y a de plus en plus d’élèves, nés dans cette sauce technologique, qui sont prêts à passer à l’éducation 2.0. Certains y sont déjà actifs, hors sytème de l’éducation. Certains sont de simples utilisateurs, plus ou moins inconscients des apprentissages réalisés sans supervision. Reste que les profs, eux, sont de la génération de ceux qui ont vu naître les vidéos (VHS, surtout, Beta pour les plus vieux dont je suis déjà ;-)), l’ordinateur personnel et les téléphones cellulaires… Mais il y a aussi certains enseignants, qui sont presque nés avec les vidéos, qui n’ont pas pris aucun virage technologique. Ce dernier phénomène m’inquiète un peu plus que les autres, mais en même temps, comme on le dit chez Missmath dans la référence précitée, ils n’ont eu aucun modèle. Alors peut-être sont-ils plus mimétiques que l’on pense, finalement.
Je suis conscient que ce texte est fort incomplet. Il se veut un essai, un début de synthèse de ce qui touche actuellement l’Éducation 2.0, ou l’application à l’éducation du Web 2.0, si l’on veut.
Dans un cours d’histoire juive, on nous disait jadis que les Juifs – qui ont une excellente mémoire historique, de par tous les rappels et les célébrations q
ui visent justement à garder active cette mémoire de qui on est et d’où l’on vient – que les Juifs, donc, avaient eu le don de s’approprier plusieurs textes historiques d’autres cultures qui les entouraient (textes babyloniens, etc.), leur permettant de survivre, comme civilisation. D’une façon analogue, saurons-nous, comme profs, nous approprier les technologies afin de les inclure en éducation, afin de survivre, comme enseignants, avant que d’autres le fassent avant nous, à notre place ? À la limite, je crois qu’il s’agit presque de la survie du système d’éducation, tel que nous le connaissons. Quoiqu’on peut facilement penser que les technologies vont créer des différences, forcément.
Je n’ai pas abordé ici l’utilisation du iPod (que plusieurs considèrent comme un simple lecteur MP3, ce que les imitations sont souvent, mais l’appareil original est déjà rendu plus loin que ça), car François l’a déjà fait bien mieux que moi ici.
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