Comédie musicale GREASE – à De Rochebelle

Samedi soir, le 28 avril dernier, je suis allé voir la dernière de 3 représentations données en 2 jours par des élèves de mon école. Cette année, les élèves montaient Grease, comédie musicale bien connue de plusieurs… principalement à cause du film sorti en 1978, mettant en vedette Olivia Newton-John et John Travolta.

Depuis plusieurs années, Mélissa Tardif monte une comédie musicale d’envergure chaque année avec des élèves de l’école. Chaque fois, nous avons droit à des prestations de grande qualité de la part des nombreux jeunes impliqués dans ce projet. Cette année ne faisait pas exception à la règle.

Pour Grease, Mélissa voulait innover en dotant la troupe de véritables musiciens au lieu des bandes sonores habituellement utilisées. Ayant été invité à faire partie de ce groupe de musiciens, j’ai dû finalement décliner pour diverses raisons… Mais je tenais beaucoup à aller voir le spectacle qui s’annonçait, comme toujours, haut en couleurs.

Et je ne fus pas déçu. Tout d’abord, pour le musicien que je suis, il y avait un orchestre complet : batterie, basse, guitare et clavier ainsi qu’une section complète de cuivres, un choix judicieux compte tenu du répertoire musical de cette comédie. Et les musiciens ont été excellents tout au long du spectacle : ça sonnait bien, en harmonie et en synchronisme (En jargon de musicien, on dit ici “Ça jouait bien tight” !). Bravo ici à 3 anciens élèves (Marc-Antoine Bouchard à la guitare, Geneviève Nadeau au piano, Félix-Antoine Gélineau à la basse), ainsi qu’à la solide section de cuivres (Benoit Grenier, trombone, Denis Pichette, trompette, Georges Roy, saxophone) et au batteur Pierre Denis.

Ensuite, un autre aspect que j’ai remarqué un peu plus à cette édition-ci des comédies musicales de la troupe Caph-ART-naüm, ce sont les émotions souvent bien véhiculées par les comédiens, au point où on nous les faisait vivre, il me semble, plus intensément que d’habitude. Je pense ici, par exemple, à Sandy (jouée par Constance Malenfant), dans la pièce Hopelessly devoted to you. Il faut dire que cette chanson-là possède au départ une musique qui transmet bien les émotions du texte, ce qui n’enlève absolument rien à la performance de Constance, bien au contraire, car elle a su rendre la mélodie pour qu’elle véhicule les émotions appropriées 🙂 ! Olivier Nadeau, dans le rôle de Danny, était très bon également.

Une autre chanson que j’ai remarquée (impossible de faire autrement !) est celle que nous a magistralement interprétée Mélissa Tardif, dans le rôle de Viola. Je connaissais déjà un peu les talents de Mélissa en chant, mais je n’avais jamais eu l’occasion de l’entendre se payer la traite ainsi dans une interprétation remarquable, et le mot me semble faible, tellement le public en avait le souffle coupé à la fin de la prestation. Bra-vo pour ce Retourne à l’école (titre de la chanson, version française) 🙂

Évidemment, il me fait toujours plaisir, en pareilles occasions, de voir à l’oeuvre dans un contexte artistique certains de mes élèves (je pense à l’énergique Charlie dans le rôle de Sonny, un des membres des T-Birds, et aussi à Félix qui faisait partie de plusieurs chorégraphies), mais aussi de plusieurs anciens élèves. Toujours plaisant de vous revoir, sur scène cette fois.

Parlant des chorégraphies, celles de cette année, sous la direction de Cassandre Bois et de Allyson Lagueux-Genois, ont le mérite d’avoir poussé encore plus loin le niveau d’excellence requis pour l’an prochain. Quelle variété, quelle efficacité et esthétique visuelles, quelle intégration soignée à l’ensemble de la comédie musicale !

Pendant la pièce, je me faisais une réflexion à propos du casting, que je trouvais vraiment excellent ! J’ai finalement su, lors du mot de Mélissa à la toute fin qu’elle avait pressenti le rôle de Danny il y a 5 ans, alors qu’il faisait ses débuts, en 1re secondaire, dans la comédie musicale d’alors ! Mélissa, tu as l’oeil, on ne peut le nier !

Une mention spéciale ici aux 2 comédiens principaux dont j’ai parlé ci-dessus, ainsi qu’à leurs groupes d’amis respectifs : les Pink* et les T-Birds* (Noms mentionnés plus bas)

Cette année encore, les décors étaient fabuleux : quelqu’un dans la foule m’a dit «aussi spectaculaires que ceux de Chicago», présentée en 2007. L’idée de placer les musiciens (et le poste de radio) au-dessus de la scène des acteurs permettait de tout voir sans pour autant nuire à la présence scénique des acteurs au premier niveau, là où le principal de la pièce se passe. Idée géniale ! Une mention spéciale pour la voiture, une sorte de réplique de la Ford 1948 utilisée dans le film, voiture conçue par Catherine Perreault pour la pièce.

En terminant, bravo à tous, élèves comme collègues impliqués et les autres (J’ai déjà nommé quelques personnes et je pense ici aux 4 comédiens présents depuis 5 ans, mais aussi à toute la troupe). Encore une fois, une magnifique présentation digne de Broadway ou presque ! 🙂

NOTE :

Les Pinks : Laureline Lasserre (Marty), Victoria D’Anjou (Rizzo), Mathilde Fleury-Dufour (Frenchie) et Jade Boily (Jan)

Les T-Birds : Charlie Cameron-Verge (Sonny), Julien Emond-Choquette (Doodie), Olivier Foy (Kenickie), Eudes-Arnaud Laroche-Francoeur (Putzie)

 

Musique envahissante…

Dans ma tête de musicien, il y a des jours comme ça, ou même des semaines, où une pièce musicale décide d’occuper tout l’espace musical du cerveau.

La semaine dernière, qui fut grouillante d’activités de toutes sortes, et qui fut aussi pleine de beaux rebondissements dont je parlerai un peu plus tard, fut habitée littéralement par cette pièce, tirée de l’album du même nom du Dave Weckl Band, Synergy.

 

    

   

Synergy – Dave Weckl Band

 
Cette pièce n’a réussi à être détrônée que ce samedi, alors que, dans la voiture, j’entendis un vieux souvenir (1992) me rappelant une connaissance (et guitariste hors pair) pas vue depuis des lustres (depuis 1992, en fait !).

Pour ceux qui s’y arrêteront, le look peut faire un peu “1992” (les lunettes surtout), mais la musique reste excellente, ainsi que les arrangements et harmonisations, première chose que je capte dans une pièce, peut-être par déformation professionnelle 😉

Quel talent ! (+souvenir ;-)

Nouvel arrangement pour revisiter la chanson I’ll be over you de Toto.

Remarquez comment la guitare est accordée: la grosse corde donne un DO au lieu d’un MI !

PETITE ÉTUDE comparative suit :

Version avec l’arrangement original aux environ de 1986 :

Version live de 1990 :

Bien sûr, il existe plusieurs autres versions “guitaristiques” avec des guitaristes un peu moins jeunes que notre “ami” ci-dessus… Juste à chercher “I’ll be over you cover” sur YouTube !

West Side Story, par CaphARTnaum !

Pour une 6e année (Déjà?!), la troupe CaphARTnaum, composée d’élèves de 1re à 5e secondaire, dirigés de main de maître par Mélissa Tardif (et sa nouvelle adjointe Maude Cossette), nous ont présenté une comédie musicale haute en couleurs et riche en émotions de toutes sortes, cette fin de semaine, à l’auditorium Jean-Pierre-Tremblay du Campus Notre-Dame-de-Foy. Cette année, donc, on avait choisi de nous présenter l’adaptation de West Side Story, ce Roméo et Juliette américain des temps modernes sur fond de gang de rue des années 1960 (Les Jets et les Sharks dans ce cas-ci), comédie musicale qui est encore jouée à Broadway.

Le spectacle était tout simplement époustouflant… J’y assistais hier soir, appareil photo à la main, question de remplir ma carte de 1 Go de 600 photos (Vive le numérique: on extraira ce qui sera bon de tout ça ;-)) Ainsi, on nous a fait passer à travers une gamme d’émotions, qui atteint son paroxysme dans une finale dont l’intensité traduit jusqu’où peut aller la bêtise humaine lorsque la haine prime sur tout et finit par détruire l’amour même. Par la suite, on nous faisait ressentir, et vivre, une hymne à la Paix, avec des accents d’Imagine, la chanson-culte de John Lennon. Les larmes étaient alors au rendez-vous, celles qui montaient toutes seules avec les sentiments éprouvés (tout le public était alors complètement “embarqué” dans l’histoire !), mais aussi celles de toute la troupe qui en était à sa dernière de 4 représentations… Bizarre, mais quelques unes de mes photos de ce point culminant sont floues: j’avais un peu de misère à y voir clair, dans cet objectif… (!)

J’ai beaucoup aimé toute la prestation en général et plusieurs moments forts en particulier.

Signalons en passant la chorégraphie Jets-Sharks de la 1re partie, où nous n’avions pas assez de 2 yeux pour tout voir, et de 2 oreilles pour tout entendre du montage de pièces musicales où se mêlent les styles, selon l’alternance des gangs en vedette. Chapeau aux chorégraphes ici. Et chapeau à Mélissa pour le choix des pièces musicales 🙂

Comme autres moments, je pense aussi à la performance toujours très solide de Jordane Labrie qui, je me répète, pourrait facilement faire carrière en chanson un bon jour, selon ce qu’elle voudra bien faire de ce talent vraiment exceptionnel ! Il faut surtout continuer à nous éblouir, Jordane, c’est garanti !

Je mentionne aussi les performances d’acteurs de Tony (Charles Fortier) et de Bernardo (Simon Bélanger-Fortin: de belles découvertes pour moi en tant que talents de comédiens. Un peu moins, par contre, en ce qui concerne la performance vocale, mais on ne peut pas être parfait en tout 🙂

Une autre performance solide et digne de mention, car c’était sa 5e (et son “chant du cygne du secondaire”), est celle de Marie-Pier Nadeau, dont j’ai aussi déjà parlé ici. Marie-Pier ne crève pas l’écran, car on est en direct, mais elle occupe la scène sous tous les plans. Un gros bravo, simplement, pour une performance exceptionnellement éblouissante. Marie-Pier a même su, avec Jordane, pallier le “manque de bande sonore” soudain (un problème technique hors de tout contrôle est survenu), en continuant a capella un duo difficile au plan vocal, encore plus dur sans musique. Cette capacité de faire face à une situation complexe a tellement été bien exploitée que je pensais au début qu’il y avait un bout sans musique dans cette pièce (!).

D’ailleurs, le degré de difficulté en ce qui concerne le chant avait été poussé un cran plus loin cette année avec des mélodies complexes qui changent souvent de tonalité: quelque chose de vraiment pas évident à exécuter, même pour des professionnels, alors imaginez avec des élèves de 14 à 17 ans environ, dont la voix n’a souvent pas fini de se placer.

Un dernier moment auquel je pense est celui où on a intégré une adaptation en français d’une chanson de Justin Timberlake (pour laquelle j’avais à réaliser la bande sonore). Hier, j’ai pu entendre les paroles qu’on y avait mises, mais aussi ressentir l’ambiance qu’on a réussi à dégager de cette pièce qui arrive dans la comédie musicale après un trop plein d’émotions à la suite des meurtres survenus lors de la bagarre qui tourne mal…

Je m’en voudrais aussi de ne pas souligner la présence d’un vrai musicien, cette année. En effet, Mélissa s’était adjoint les services d’un guitariste, Sébastien Tremblay, qui avait aussi un rôle à jouer dans l’histoire en plus d’assurer certaines transitions entre les scènes.

Je suis bien conscient que j’oublie plusieurs personnes ou moments appréciables de la comédie musicale. Ce texte ne se voulait surtout pas exhaustif 😉 En conclusion, je dirais que maintenant que le standard de qualité est rendu aussi loin pour ce genre d’événements, il resterait à trouver une salle mieux équipée et avec une scène plus grande où les merveilleux décors (conçus par “le clan Tardif”, comme les a appelés le directeur adjoint hier soir) pourrait trouver un peu plus d’espace pour se faire valoir encore mieux 🙂

Chapeau donc, à toute l’équipe, aux élèves, aux nombreux aides de toutes sortes, à Mélissa et celles qui l’ont aidée de plus près: il faut énormément de talent au départ pour penser à régler au quart de tour tout ce que peut représenter une entreprise si complexe qu’est la réalisation d’une comédie musicale, le tout en moins d’un an ! Bravo encore une fois 🙂

Pense vite ! (en situation de concert)

Anecdote authentique, survenue dimanche soir dernier, pendant un concert de Noël où j’accompagnais, au piano (clavier) et à l’orgue (à tuyaux) un choeur, le temps de quelques chansons de Noël, bien sûr !

Dernière pièce de la première partie. Le 3e “couplet” est chanté a cappella. J’arrête donc de jouer au bon endroit, comme prévu… et je dois reprendre un petit interlude avant le 4e “couplet”.

Sauf que… la première phrase du 3e “couplet” (a cappella) n’était même pas rendue à la moitié que “tssssioumm”, les lumières de mon clavier s’éteignirent soudainement, de même que mon module de son, mon mixeur, mon ampli de moniteur… et, par absence du bruit de fond, je m’aperçus aussi assez rapidement que les amplis du système de sono, situés quelques pieds derrière moi, ne fonctionnaient plus eux non plus.

Je vis alors le technicien de son arrivé en trombe, regarder partout, cherchant le problème. On savait déjà tous deux à ce moment qu’un disjoncteur avait lâché, mais lequel…

Le 3e “couplet achève”. Étrangement zen, je me dis que le choeur va pouvoir continuer. Coup d’oeil rapide à ma partition: HORREUR (mais aucune panique – il ne me reste après tout qu’une demi-seconde de temps de réaction, maximum) ! Il y a un autre petit interlude d’à peine deux mesures dont la première se superpose à la finale du 3e “couplet” des choristes. Je regarde les notes: c’est trop haut pour être turluté… Alors sifflons-les, ces notes. Doucement. Délicatement. En déposant la finale. Dans le style du truc (un arrangement de John Rutter)…

Les choristes me regardent d’un drôle d’air. Je ne les vois même pas, seul dans ma bulle à tenter de combler le vide le plus musicalement possible. Pendant ce temps, la chef de choeur comprend la situation et espère que les choristes vont partir à temps pour le 4e “couplet”, une fois l’effet de surprise passé.

Le 4e “couplet” se déroule très bien, dans cet a cappella imprévu. La finale ne détonne même pas (oreille absolue à l’appui !)

La foule (témoignages à l’appui, aussi) n’y a vu que du feu. Même le violoniste, en coulisse puisqu’il ne jouait pas dans cette pièce, a trouvé l’arrangement particulièrement original, sur le coup. Je lui répondis que c’était tellement “original” qu’il ne l’entendra jamais une autre fois… même pas sur l’enregistrement maison du concert, sur mon portable, puisqu’il était branché dans la console de son et que celle-ci a forcément réduit à néant le signal qu’elle envoyait à mon ordi… Dommage. Ça aurait fait un bon souvenir autre que ce simple texte 🙂

Note: tout ça me rappelle un truc déjà lu sur papier et dont je ne retrouve pas la référence sur le web (devrai-je le transcrire si je retrouve la feuille ?) qui parle du métier de musicien en concert: c’est le métier qui “oblige” un cerveau au plus grand nombre d’opérations par seconde, toutes catégories confondues. J’l’ai toujours dit: la musique, c’est excellent pour un cerveau humain !