Philo pour «enfants»

François est un des blogueurs qui nous partage cette vidéo.

Il mentionne aussi que c’est une des rares à pouvoir susciter (facilement) une discussion philosophique avec des jeunes. Sur ce, je ne suis pas tout à fait d’accord. En effet, depuis quelque temps, Michel Sasseville (et Marcel Savard), à l’Université Laval, diffusent de plus en plus largement des enseignements basés en majeure partie sur ceux de Matthew Lipman. Voir le site ici et le forum là.

Selon cette école de pensée, toute personne (enfant, jeune, adulte, vieillard!), quel que soit son âge, peut «pratiquer» la philosophie et devenir de plus en plus conscient, dans un but de meilleur agir, éventuellement… La portée de telles discussions philosophique commence à peine à être perceptible, selon moi. On aurait sans doute intérêt à implanter, dans les grilles-horaires de cours dans les écoles, de ces cours de philo nouveau genre. On ne parle pas ici de l’histoire des philosophes en tant que telle dont on nous a farci les oreilles au cégep, mais plutôt de ce qui s’apparente aux anciens* cours de morale (aux primaire et secondaire), qui avaient à moitié remplacé les cours de religion (enseignement religieux) en voie d’extinction depuis la déconfessionnalisation des écoles, cours de morale qui étaient trop axés sur l’acquisition de connaissances sans vraiment les manipuler… ce que permet beaucoup la philosophie pour enfants avec l’approche Lipman-Sasseville et compagnie.

Pour en revenir à la vidéo ayant servi de départ à ce billet, dans un commentaire, François se montre plutôt pessimiste entre les lignes… Bien que parfois je trouve plusieurs humains cons-scients en deux mots (cons, même s’ils savent ou connaissent), je garde toujours espoir (certains diront peut-être illusion) que l’être humain peut aussi être conscient en un seul mot (cum-scire : avec savoir ou avec connaissance).

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*Je dis ancien, car le cours n’existe plus qu’en 1re et 2e secondaire. En 4e, il y a bien sûr un supposé cours d’éthique et culture religieuse dont la version définitive n’a jamais vu le jour au MÉQ (oups, on dit le MELS, maintenant) après je ne sais plus combien d’années…

L'admiration…

Quel étrange sentiment que celui de l’admiration. En ouvrant la télé pour écouter le GP d’Espagne ce matin, j’ai visionné un court reportage soulignant le 25e anniversaire de la mort du Grand Gilles Villeneuve, «l’un des meilleurs coureurs automobile de l’Histoire», dit-on souvent…

Souvent, on admire les personnages plus grands que nature, jusqu’au jour où la nature les rattrape et que ces grands personnages se frottent aux limites du possible. Dans le cas de Gilles Villeneuve (et d’autres aussi), ce fut la mort, tout simplement… et bêtement. Je me souviens encore de ces qualifs du GP de Zolder en Belgique, de ces images immortalisées de l’accident de Gilles Villeneuve… de son corps projeté, telle une torpille, sur un poteau de la clôture du circuit…

Image macabre, certes, mais logiquement prévisible si on a le moindrement suivi la carrière de ce fonceur tête baissée qu’était Villeneuve. Un fonceur largement admiré, mais qui prenait des risques épouvantables, si on ne les analyse que froidement.

Bref, on admire et on idolâtre ces personnages qui défient les lois et la logique. Et ici, je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec les jack ass d’aujourd’hui, que certains ados admirent, comme nous admirions les Villeneuve de l’époque qui ont accompagné notre propre adolescence. Bien sûr, le parallèle reste, comme toute comparaison, un peu boîteux par définition, mais il n’empêche que le rapprochement était tentant à faire.

De tout temps, à toutes les époques, on a eu (et nous aurons encore) nos combattants ou nos gladiateurs, ceux dont on vante le courage, mais dont le courage frise parfois la folie suicidaire… Également, de tout temps et à toutes les époques, l’humanité a eu (et aura encore) ces êtres qui se dépassent ou qui innovent pour faire avancer, d’une manière ou d’une autre, tel ou tel sphère d’activité… Étrange bibitte paradoxale que l’être humain !

À conjuguer : travail et plaisir !

Découverte du dimanche matin : c’est ici. (Merci à CFD)

Monsieur Pierre tient une école de cirque dans une école primaire de Cap-de-la-Madeleine (maintenant Trois-Rivières, gracieuseté des fusions municipales). Le reportage en vaut vraiment la peine, car le projet est fascinant. Les élèves sont aussi très motivés, malgré le fait qu’ils puissent parfois réussir un truc 1 fois sur 5 (Seulement 20% : vu comme ça, ce n’est pas fort, mais la découverte de ses capacités, c’est drôlement plus fort que les chiffres ici !)

Conjuguer travail et plaisir a toujours été un leitmotiv et une priorité pour moi… Tout ça me motive donc à continuer de penser ainsi !

Matériel?… Vous avez dit matériel ?

Attention : ce message contient force cynisme et sarcasmes. Il a été écrit dans un pur but de défoulement, tout aussi pur à 100%. Veuillez donc considérer ceci comme un dérisoire exercice visant à faire rire plutôt que pleurer, car il vaut probablement mieux en rire… tout en restant vigilant, mais face à quoi, on ne le sait pas trop !

Contexte : il faut savoir, pour la suite de ce billet, que les maisons d’édition de matériel scolaire sont littéralement en ébullition ces temps-ci… Cette année, les poissons, oups, clients visés sont les enseignants de 3e secondaire, la réforme arrivant à ce niveau cette année (Septembre 2007). Alors on nous bombarde de publicité pour essayer de nous attirer dans le giron de la meilleure maison d’édition du non moins meilleur matériel : voilà…

Reprenons le récit : la semaine dernière, donc, un de mes supérieurs immédiats (J’en ai plusieurs, que voulez-vous !) me demande tout bonnement :
-Avez-vous choisi votre matériel pour l’an prochain ?
-…???… Quel matériel ? Tout ce que j’ai vu, ce sont 2 petites pages d’un éventuel manuel qui n’a pas encore vu le jour, puisque les manuels sont en cours de production et que les présentations de matériel (non encore entièrement approuvé par le sacro-«saint-siège» du Ministère de l’Éducation et des Loisirs «Chasse et Pêche» inc. !) n’auront lieu que de la mi-mai à la fin mai prochain, voilà pourquoi !
-Ben là, c’est parce qu’il nous faut faire les commandes presque maintenant…
-Commander quoi ? Commander RIEN ? Comment peut-on choisir maintenant : ça équivaut littéralement à un saut dans le vide…

Bien sûr, je n’en veux pas à mon supérieur immédiat : il fait son boulot et obéit à des impératifs bureaucratiques qui lui viennent de plus haut dans l’organisation scolaire administrative. Il y a tout un mécanisme rempli de procédures qui entourent les commandes de matériel, etc. dont nous, simples petits profs, n’avons aucune espèce d’idée.

Ce sont ces procédures qu’il sera absolument impossible de respecter cette année, faute d’avoir simplement pris connaissance du matériel à temps. De plus, cette année n’en est pas une d’achat. On a 2 ans, si je ne me trompe pas, pour tester différents matériels scolaires, après quoi, presque par décret ministériel (sacro-saint-siège pseudo papal), il faut statuer et choisir ce qui restera LA référence pour les 12 à 15 prochaines années ! C’est que ça coûte très cher ces trucs trop statiques pour notre époque… D’où les intérêts des maisons d’édition envers nous, enseignants, et d’où la nécessité de prendre son temps pour bien évaluer le produit, non ?

Mais cette évaluation sera elle même assez difficile à faire, car on a un produit pondu à la course. Même avec la meilleure volonté du monde, on ne peut créer quelque chose de véritablement intéressant à 100% avec si peu de temps. Les auteurs aussi plongent littéralement dans le vide avec cette réforme, car ils ont trop attendu après des programmes en cours d’élaboration au sacro-saint-siège et doivent livrer avec des délais inimaginables…

Finalement, c’est peut-être tout le processus de l’édition lui-même qui prend trop de temps face à d’autres technologies ? Je me pose la question sans avoir de réponse satisfaisante à me mettre sur la dent, car il m’apparaît difficile voire impossible de faire autrement…

Re-finalement, vallait peut-être mieux en rire, mais je n’ai pas ri : et vous ?

Du talent plein la scène

Hier soir, avait lieu une des réprésentations de Chicago, par des élèves de mon école. Il en est ainsi toute la fin de semaine : dernière cet après-midi à l’auditorium du CNDF s’il y a des intéressés 😉 L’annonce est ici, mais l’affiche n’est pas la bonne : tant pis ! Il y en a une autre ici.

Mes impressions sur le spectacle d’hier tournent autour d’un seul thème : époustouflant ! Les comédiens principaux étaient tout simplement excellents : Jordane Labrie est un nom à surveiller. Cette fille-là, qui n’est qu’en 2e secondaire, possède déjà une voix digne des grandes chanteuses de ce monde, rien de moins. Elle pourra faire carrière en chant si elle le désire, et ce, sans passer par aucune machine-à-fabriquer-plus-ou-moins-artificiellement-des-vedettes comme Star Académie. Bravo pour le rôle de Velma si bien chanté !

Je ne peux passer sous silence les non moins excellentes performances des deux Marie-Pier Nadeau. La première, maintenant en 5e secondaire, que j’ai connue comme élève en 1re et 2e secondaire, a fait tout un bout de chemin. C’est fou tout ce qu’elle a pris en assurance ! C’est la révélation de ce show pour moi (dans son rôle de Roxie), car je connaissais déjà le talent de Jordane (ce qui n’enlève rien à personne). L’autre Marie-Pier Nadeau (3e sec.), en Mrs. Sunshine survoltée-jaune-presque-fluo, “crevait” la scène comme une bombe d’énergie pure !

Dans les très bonnes performances, il me faut aussi souligner celle de Mama Morton (Maude-Émilie St-Pierre), Billy Flynn (Matthew Marcoux) et l’adorable “petit” Amos Hart (Louis-Philippe Arsenault) qui a finalement pris toute la place dans son numéro Monsieur Cellophane. Marilou St-Aubin était aussi très bonne comme narratrice et tueuse de temps occasionnelle… (Pendant, entre autres, l’installation de la superbe prison digne d’un décor de film).

Dans un domaine que je connais moins, les chorégraphies des élèves étaient pour la plupart très bien montées et exécutées d’aussi brillante façon. Bravo à mes élèves en particulier 😉
Comme ce ne sont pas des remerciements officiels, je vais arrêter l’énumération de noms ici…

Le seul bémol que j’ai trouvé, en tant que musicien, c’est qu’il y avait des bandes sonores… Certaines étaient d’excellente qualité, mais d’autres possédaient entre autres des sons de drum parfois un peu plastique… Mais bon, c’est un petit mal très moindre !

Derrière tout ce spectacle et l’énorme organisation qu’il implique, une enseignante passionnée, Mélissa Tardif, qui s’est consacrée corps et âme à ce projet depuis des mois. Encore une fois, elle et toute son équipe sont arrivées au but et le résultat est là, mettant en lumière les talents de chacun. Chapeau !

Bien sûr, il faut savoir qu’il se fait des tas de spectacles de toutes sortes dans cette école, et que la saison des spectacles ne fait que commencer : le mois de mai en sera littéralement rempli… Je ne pourrai assister à tous : mission impossible ! Je n’ai malheureusement pas encore le don d’ubiquité…