Ça fait longtemps que le sujet me turlupine. Avec l’arrivée du fait qu’on songe sérieusement à bannir toutes les piscines dites gonflables à la suite des 3 malheureuses morts (pas ironique du tout ici) survenues au cours des dernières années au Québec, le sujet redevient, encore une fois, d’actualité.
Philelcair, dans un commentaire (le 14e de l’enfilade) chez Antagoniste.net, fait ressortir cette obsession du zéro-mort. Il y dit que cette volonté de tout encadrer pour plus de sécurité et moins de morts, «c’est un réflexe normal humain de vouloir soulager sa souffrance en essayant de faire en sorte que de telles tragédies ne se reproduisent plus. Pris un à un, tout cela (les règlements) a l’air vertueux. Mais pris dans son ensemble, on se rend compte qu’on est de plus en plus contrôlé.»
Il est là, le problème : la totalité des règlements qui s’additionnent les uns aux autres. Bannir complètement les piscines dites gonflables (certaines n’ont absolument rien de gonflable, en passant : j’en sais quelque chose), c’est un peu trop, à mon avis. Le règlement de plusieurs municipalité impose déjà une clôture obligatoire pour toute piscine dont la hauteur n’est pas de 48 pouces, par exemple. Il me semble que c’est déjà suffisant. Et faisons respecter ces règlements pour commencer… De plus, faire des clôtures et mettre des barrières, bannir des produits et toujours épaissir le cadre encore un peu plus ne solutionnera jamais complètement les problèmes rencontrés. Cela n’empêchera jamais complètement les morts accidentelles. Bien sûr, on vise le zéro-mort, ou le risque-zéro, mais il faut être conscient que nous ne l’atteindrons jamais non plus, statistiquement ou normalement parlant.
Ce n’est pas seulement en surprotégeant ou en plaçant la population (principalement les enfants) dans un cocon fait d’une série de règlements que nous éduquerons cette même population.
Un exemple qui me vient à l’esprit est celui des enfants à qui on fait traverser la rue : brigadier scolaire, corde attachée d’un enfant à l’autre dans une file de petits mousses, éducatrice en service de garde à leur tête, etc. Aujourd’hui, on n’apprend plus aux enfants à traverser (avec extrême prudence, bien sûr!) la rue SEULS ! Il me semble qu’à partir d’un certain âge (environ 7 ans, disaient les psy dans l’temps), l’enfant pourrait être éduqué au risque que représente le fait de traverser une rue, et qu’il pourrait le faire seul par la suite. Je ne veux pas paraître nostalgique, mais j’ai rudement appris le risque de traverser une rue à cet âge-là (7 ans), quand un véhicule que je n’avais pas vu venir (vitesse de sa part, insousciance de la mienne) a immobilisé son gros museau de métal chromé (pas de plastique en cette époque !) à quelques pouces de mon nez… Heureusement ici, j’en ai été quitte pour une bonne frousse, et ce chauffeur au pied un peu trop pesant pareillement, sans aucun doute.
Si les enfants apprenaient plus tôt le risque et le danger, donc la prudence, ils ne finiraient pas en amas d’ados déambulant lentement en plein milieu d’une rue, surtout une rue de quartier résidentiel, où c’est reconnu que les enfants ont priorité partout. Bien sûr, il est normal qu’on fasse attention aux enfants dans les rues. Ils y jouent souvent, et c’est parfois le seul espace qu’ils ont, mais, parallèlement, peut-on leur apprendre la prudence également, de sorte qu’ils ne s’insurgeront pas contre vous si vous osez klaxonner le tas d’ados qui élargissent un peu trop les trottoirs ? La route, ça se partage, disait une campagne du ministère des Transports…
Au fond, c’est le débat entre la protection des individus et leur responsabilisation ! Les enfants ont des droits, certes, mais ils doivent aussi apprendre les responsabilités, et c’est là que notre société a une certaine faiblesse !
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