Toute une fresque !

Cet avant-midi, avait lieu l’inauguration officielle de la Fresque de la Découverte de Cap-Rouge, à la Marina de Cap-Rouge. Des enseignants en arts plastiques et leurs élèves ont travaillé tout l’été à la réalisation de cet ambitieux projet qui a débuté le 15 février dernier.

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Quant à l’inauguration comme telle, on a eu droit aux sempiternels discours, certains débutant invariablement par la conjonction inutile (dans ce contexte), et j’ai nommé le fameux «donc», qui est aussi parfois remplacé par «alors»; d’autres discours bien sentis comme celui de Jacques Langlois, politicien très connu à Québec; ainsi que les mots des deux enseignantes impliquées dans le projet.

Pourquoi étais-je présent ? Ah, petits curieux ou petites curieuses que vous êtes ! C’est qu’un enseignant de musique de l’école m’avait demandé de jouer du piano avec les autres enseignants de musique qui maniaient les cuivres, ainsi que deux anciens élèves qui jouaient soit du trombone, soit de la batterie. Voilà !

Foule-traitance…

Un nouveau néologisme est né. Directement traduit de l’anglais crowd-sourcing (avec ou sans trait d’union), la foule-traitance consiste à peu près en de la sous-traitance, mais via le web.

Par exemple, une entreprise fait appel aux internautes pour résoudre un problème quelconque… Pour la compagnie, il devient rapidement évident que ça revient souvent moins cher que de payer une équipe complète de recherche et développement à temps plein.

Par contre, seule la personne qui résoud le problème est rémunérée. Tant pis pour les autres…

Pour quiconque voudrait vivre à temps plein de cette façon, c’est possible. Une photographe québécoise a réussi à gagner supposément dans les 6 chiffres en publiant plus de 5000 photos sur iStockPhoto, un site albertain. Par contre, cet exmple n’est pas tout à fait, selon moi, un exemple de foule-traitance, mais plutôt un cas de self-traitance via le web (un autre néologisme, tant qu’à y être !).

On comprend rapidement que le concept de la sécurité d’emploi devient ici complètement obsolète et que seuls le talent et le génie comptent, dans tous les sens du terme !

Plus de détail dans cet article.

À quand les profs self-traitants ? (Ça, c’est une autre histoire ;-))

La rentrée des élèves

Hier, en toute fin d’après-midi ou était-ce l’heure de souper, pendant que j’attendais mon transport, je regardais ces murs et ces corridors encore tous bien lavés ou cirés, où nous nous sommes essoufflés pendant toute la semaine en réunions parfois un peu utiles (C’est ça au secondaire !), manquant cruellement de temps pour vraiment préparer notre rentrée, la vraie, celle des élèves dans nos classes : ce temps, on a commencé à le forcer une fois cette semaine, en improvisant une réunion (utile!) des 5 enseignants en français, 3e secondaire, et ce, de 16h30 à 19h30 environ… Le reste, ce sera pour cette fin de semaine… (Ici je pense aussi à d’autres collègues, mais au primaire. Elles ont eu beaucoup moins de réunions, mais ont aussi manqué cruellement de ce même temps trop rare pour préparer leur classe. Vous n’Avez pas idée de tous les détails dont il faut tenir compte…)

Je regardais donc ces corridors encore complètement vides, morts, sans ce flot continu d’élèves qui vont et viennent en tous sens. Ça manquait de VIE ! Vraiment. Et je me suis pris à avoir hâte à mardi, où nos élèves vont rentrer, plus tardivement que d’habitude, certains anxieux, quelques uns contents, d’autres indifférents, mais tous au poste… pour l’instant.

Et ce sera la vie, la vraie, même si c’est celle de l’école; ce sera leur vraie vie pour les dix prochains mois. Nous aurons l’occasion de côtoyer, d’aider, d’enseigner à toutes ces (petites) personnes en formation, qui cherchent un sens ou qui se cherchent, qui veulent avancer ou qu’on doit pousser, qui parlent ou qu’on écoute (!), qui crient à l’aide ou qui s’étiolent, qui socialisent ou qui s’isolent, qui triment dur ou que la vie endurcit, qui se disent ou qui se taisent, qui ruent ou qui s’écrasent… mais, par dessus tout ou malgré tout, qu’on aime bien !

Si les élèves n’étaient pas là, notre vie de prof n’aurait pas de sens, tout le reste du monde scolaire n’est qu’accessoire : il ne faut jamais perdre de vue cette réalité. Et c’est cette réalité qui nous raccroche, années après années, malgré tous les autres déboires possibles dans toute organisation scolaire. Et Dieu sait qu’il y en a souvent ! 😉

Gestion humaine ?

Antagonisme assuré que ces deux mots…

En éducation, nous avons des gestionnaires qui accordent des contrats à des personnes sur une liste de priorité d’emploi, puis aux autres, ceux qui ne sont pas sur des listes. Mais, pour entrer sur les listes, il faut avoir accumulé un minimum de contrat dans un minimum de temps.

Mais voilà où le bât peut blesser… Certains gestionnaires accordent très (trop) souvent des contrats selon leurs impressions, ou selon ce que certains autres gestionnaires (ou enseignants, ce qui est encore pire) leur ont dit. Perception d’une perception : bienvenue la subjectivité absolue, ou presque…

Je connais quelqu’un qui est présentement victime de ce qui se rapproche d’une idée préconçue et à qui on n’accorde pas de contrat pour entrer sur la liste de priorité. Une personne gestionnaire qui a vécu une supposée mauvaise expérience avec une enseignante. Ces deux personnes se sont parlé, puis tout semblait OK. Mais le chat vient de ressortir du sac. Cette personne gestionnaire continue de faire mauvaise réputation à l’enseignante concernée. Alors les contrats se font très très rares, voire surtout inexistants. Mais cette enseignante continue de faire de la suppléance sans contrat pendant toutes ces années. Elle est appréciée des autres enseignantes qu’elle remplace, mais ce n’est pas suffisant pour avoir des contrats. On vient de lui dire ouvertement que son professionnalisme n’est absolument nullement en cause…

Pendant ce temps, le moral n’est plus. La confiance en soi est très précaire. Le budget n’est plus là lui non plus. L’enseignante est dégoûtée du métier et ne sait plus quoi faire. Que feriez-vous à sa place, vous ? On parle du décrochage chez les jeunes enseignants. On devrait peut-être questionner les gestionnaires et ce qu’ils font vivre de complètement invivable aux profs précaires.

Il faudrait humaniser la gestion. Pas dans le sens de se baser sur des hommeries ou des femmeries. Pas ce côté humain-là. Mais en mesurant les répercussions humaines que les décisions ont sur les personnes aux dépends desquelles ces décisions sont prises. Car là, franchement, ça frôle la destruction massive d’individus. Rien de moins.

Rentrée

Hier, c’était la rentrée. Je sais que plusieurs commissions scolaires avaient déjà commencé la semaine dernière, mercredi, jeudi ou vendredi, mais pour nous, c’était hier.

Journée appréhendée, comme toujours, mais encore un peu plus cette année… car on y revoit des collègues avec grand plaisir, mais d’autres avec moins d’enthousiasme, car on sait qu’ils continueront à faire ce qu’ils (ou devrais-je dire elles…) font de mieux : le bitchage. C’est normal parait-il…

Année appréhendée, car modifications apportées au plan professionnel… Disons que je change de clientèle et que je n’ai pas pris cette décision au départ, au tout début des vacances. Vacances qui furent hantées en partie par ce changement apporté : les heures de repos furent moins rentables tout simplement… (pour dire court)

Il faut savoir se relever dit l’adage. C’est ce que je veux faire maintenant. Mais il me faut choisir moi-même dans quelle direction je veux le faire. Tout cela est simple à dire, mais il reste à le vivre…