Tels le sel et le gras, principaux ingrédients de ce célèbre mets québécois, Vladimir Poutine et son dauphin, Dimitri Medvedev, sont unis pour la vie, ou presque. Ils apparaissent à peu près indissociables à l’issue des «élections» (remarquez les guillemets, très importants ici, dans ce contexte de simulacre de démocratie) d’aujourd’hui, en Russie. La foule scandait “Poutine, Poutine”, et ce n’était pas pour réclamer une «livre de beurre» en sauce salée…
Poutine apparait donc comme un redoutable joueur d’échecs, meilleur que Kasparov (qui s’oppose, en passant) : il a matée la Tchétchénie et fait taire la plupart des opposants majeurs, même Kasparov et son regroupement, l’Autre Russie. Il a donc su convaincre les Russes qu’il (ou son dauphin : ça revient au même selon moi) était l’homme de la situation pour donner aux Russes un style de vie qui leur convient, semble-t-il…
Un dossier à suivre, quand même.
Je recommande hautement la lecture du livre de Michel Cormier, correspondant de la SRC et acadien de Cocagne NB, “La Russie des illusions”, chez Leméac. Tout à fait en ligne avec ce billet; tragédie du sous-marin Koursk (avec un Poutine insensible), nettoyage de la classe des oligarques corrompus par Poutine, le quotidien pas trop olé-olé des Russes, l’invasion de l’Afghanistan et le rôle des Russes, etc. etc. Passionnant.
Merci Jacques pour cette référence ! Je compte me procurer ce livre pour l’été prochain (où j’aurai du temps pour lire un peu 😉
Le billet se voulait une synthèse de mes intuitions de ce que je perçois se passer en Russie présentement…
En voyant l’image de Poutine et Medvedev hier aux nouvelles, je me suis souvenu de ce passage de Cormier :
“Stoïque, froid, impassible, Poutine, pour reprendre l’expression de Churchill, était une énigme enrobée dans un mystère. Il avait cette qualité caméléonesque qui consiste à pouvoir montrer aux gens le visage qu’ils veulent bien voir de vous. Selon le journal Izvestia, Poutine considérait que la langue devait d’abord servir à cacher ses pensées et les expressions faciales à camoufler ses sentiments. Dire que cela tenait à son passé d’espion était trop facile, quoiqu’il soit difficile de ne pas faire le parallèle. Si les libéraux voyaient en Poutine un libéral, les nationalistes et les communistes, quant à eux, réclamaient quelqu’un qui rétablirait le prestige de la Russie. Les démocrates, eux, ne savaient trop que penser, mais craignaient déjà le pire.”
(page 142)