Linéarité idéale ? Sinuosités souhaitables ?

Ça fait quelque temps que je mijote quelque chose en ce sens, via quelques commentaires laissés ici (Guitef) et (Dominic Arpin), ainsi que quelques réflexions qui se poursuivent depuis, sans que je n’aie pris le temps d’ajouter le tout à mon éternelle série de billets à écrire … un jour ! (voir ci-contre à droite)

Voici donc les 2 prémisses laissées sur le web concernant ce billet :

1-d’abord chez François :
De toute façon, une participation web humaine, c’est comme un humain : ça fluctue, évolue, autant dans le contenu que dans la disponibilité, etc. Il y a des vagues. L’humain est tout sauf une maudite ligne droite plate 😉 Voilà !

2-ensuite chez Dominic :
Je lis ici ce que je vis depuis un bout de temps déjà… Notre présence bloguesque ne peut être constante, linéaire, etc. MAIS nos lecteurs finissent par développer, sinon une dépendance, à tout le moins une sorte d’accoutumance… Pour certains, ça finit par se transformer en exigence – parfois non, mais le blogueur peut le ressentir comme ça. Nos journées ont 24 h. De ce nombre, quelques unes doivent être consacrées au sommeil, sinon on risque l’épuisement total, ce qui nous éloignera encore plus de notre blogue (et des multiples autres tiroirs ouverts qui incitent au multitasking!) Bref, après mon commentaire chez François Guité (Guitef) sur à peu près le même sujet, voilà que je poursuis ma réflexion ici… Serais-je dû pour en faire un billet, sûrement 😉 […]

La linéarité et son idéal… théorique vs les sinuosités qui parsèment notre réalité !

Selon mon expérience, on a souvent tendance à se représenter la réalité de façon linéaire. La droite apparait ainsi comme l’idéal de stabilité à atteindre, comme un summum vers lequel on voudrait tous tendre un jour, etc.

Mais avez-vous déjà circulé sur une autoroute parfaitement droite ? Impossible, car elle n’existe pas, n’est-ce pas ? Il arrive toujours un jour ou l’autre qu’il y ait un obstacle à contourner, grâce au relief présent(1), entre autres. Ainsi en va la vie, je pense. Et de plus, quoi de plus plate qu’une autoroute parfaitement droite : de quoi s’endormir en conduisant (surtout à 100km/h, mais ça, c’est une autre histoire qui pourrait faire l’objet d’un autre billet à venir ;-))

Alors je crois sincèrement que l’humain, à cause de son idéalisation de la linéarité, se fait des attentes irréalistes dans la vie. C’est sûr que lorsqu’on regarde un but à atteindre, on regarde “droit” devant, mais le chemin qui y mène comportera d’inévitables courbes. (Loin de moi l’intention d’arrêter les rêves : ils ont leur utilité, ils sont le moteur de ce qui viendra par la suite, même imparfaitement…)

Il en va de même dans les réalisations humaines que dans les relations humaines : il arrive qu’on se fasse des attentes face à l’autre, mais que celui-ci, humain lui aussi, évolue, au gré de son chemin forcément non droit, et que ce chemin prenne parfois des directions que nous ne soupçonnons pas ni l’un ni l’autre, et ce, pour un temps seulement ou pour longtemps…

Bref, il n’y a pas d’absolu et c’est ce qui déroute souvent. L’être humain a besoin de constantes auxquelles se raccrocher, mais les constantes et la “droiture” qu’elles sous-entendent ne forment jamais complètement la réalité de la vie.

On pourrait aussi poursuivre avec le système scolaire. On l’a idéalisé sous une forme plutôt linéaire. Or, cette forme linéaire finit par ne plus répondre aux besoins actuels (en plus ou moins grande partie), puisque la vie a évolué dans un chemin qui finit par être différent du système lui-même et de ce qu’il prône.

C’est comme les gens qui disent aujourd’hui qu’on a détruit leur grammaire parce qu’on parle d’une toute petite et timide réforme de l’orthographe et d’une nouvelle compréhension de plusieurs règles de grammaire (2 choses très distinctes, tiens-je à signaler). On a modifié les repères linguistiques de ces gens, oui. Mais ces modifications sont le signe que la langue est vivante ! Le français n’est tout de même pas le latin, qui est une langue figée, puisqu’elle n’est plus pratiquée, et est donc morte (sauf en certains endroits très reclus, disons…). Il en est probablement comme cela des autres langues vivantes… Alors ce qui est plus surprenant, c’est qu’on n’ait pratiquement rien changé en grammaire entre 1770 et 1990 (environ), obnubilé par les absolutismes proclamés par Maurice Grévisse et les autres avant lui !

Le défi, maintenant, pour aujourd’hui et, surtout, demain (car demain, aujourd’hui sera déjà devenu hier !!!), c’est de trouver une façon d’évoluer qui préserve cette impression de sécurité que donnent les constantes, tout en finissant par rattraper le décalage qu’introduit la technologie à la vitesse des électrons qui se meuvent sous notre clavier d’ordinateur ! Méchant beau défi auquel j’ai le goût de participer, à la mesure de mes maigres moyens !

Voilà donc, bien maladroitement car incomplète, ma petite synthèse-réflexion amorcée chez François et Dominic. C’est fou ce que les blogues peuvent faire faire du chemin 🙂 J’aime bien !

Note:
(1) Dans les Prairies, peut-être que ce genre de route existe pendant de longs kilomètres, mais avouons que c’est extrêmement rare… Il y a même certains ingénieurs qui ont construit 35km de route absolument tortueuse malgré un relief presque parfaitement plat, entre Aguanish et Natashquan (voir ici), le tout juste pour ralentir la circulation dans le coin !

Blogueur citoyen vs journaliste

Est-ce que nous assisterons à un débat trop polarisé où chacun NE pourra faire la part des choses ? J’espère que non !

Il n’y a pas les bons journalistes et les méchants blogueurs voleurs de job … ou l’inverse ! Il y a simplement des journalistes et des blogueurs. Peut-on inviter ces derniers à assister, avec accréditation, aux mêmes événements (politiques ou autres) que les journalistes ?

Le débat a été lancé récemment et je n’ai pas pris le temps d’en parler, mais je veux attirer votre attention, chers lecteurs, sur ce phénomène. D’abord parce que certains d’entre vous bloguez aussi et ensuite parce que les autres auront une source de plus pour être sensibilisé à la situation.

Mais comme je manque cruellement de temps, je vous relaie donc quelques références utiles :

un billet chez Mario Asselin qui récapitule pas mal l’ensemble du dossier

et un Wiki pour définir ensemble des critères pour peut-être éviter que des partis politiques aient l’idée saugrenue de “paqueter” l’assemblée des accrédités en n’invitant que des blogueurs qui pensent comme le parti, ce qui discréditerait et le parti et les blogueurs eux-mêmes, dans leur “nouvelle fonction-qui-n’en-est-peut-être-pas-encore-une-aux-yeux-de-certains-journalistes”, etc.

À suivre…

MISE À JOUR : 2008-11-14–8h09 :
Après lecture chez Martin Comeau, voici ce que j’ai posté en commentaire, en réaction à son billet de ce matin :
L’impression que tout ça me donne, c’est qu’il faut éviter, comme je le disais dans ma trop courte note (ci-dessus), de polariser inutilement le débat et de faire les nuances qui s’imposent : tu en fais de très intéressantes ce matin…

En fait, comme le fait d’être blogueur est un phénomène très récent (explosion en nombre depuis 2-3 ans maximum, peut-être 4 en forçant un peu beaucoup), nous avons des frontières à tracer, ou plutôt pour faire moins encadrant ou limitatif (ce qui serait anti-“philo”-de-blogue), nous avons des balises à inventer selon les usages possibles du blogue, car ses usages sont multiples et ce ne sont sûrement pas tous les blogueurs qui font dans le “reportage-citoyen” quand ils informent ou dans l'”éditorial-citoyen” quand ils donnent leur opinion, etc. Il existe en fait beaucoup de sortes de blogueurs ET des blogueurs qui appartiennent à plusieurs catégories (Perso, me faire enfermer dans UNE catégorie, pas capable ! Point final)

Bref, continuons notre réflexion (pourquoi pas dans le wiki commencé récemment par Mario et al.?) et ainsi nous avançons 🙂

Buzzz.tv – débuts prometteurs et laborieux :-)

Pendant le débat des chefs d’hier, version française donc, a eu lieu la première “véritable” expérience pour l’équipe de Buzzz.tv. Dans le premier quart d’heure, le taux de participation a eu raison du serveur qui recevait trop de requêtes en même temps et qui a fini par flancher.

Les irréductibles sont demeurés, dont un groupe d’environ 35 à 40 personnes partageaient en même temps un chatroom IRC sur le Net. (Une de mes anciennes élèves, qui est en 5e secondaire et dont je supervise le projet personnel de fin d’études, est venue nous rejoindre dans ce chatroom pendant un bon moment :-))

Par la suite, après moult sueurs froides, les vaillants techniciens ont réussi à redémarrer le tout et à nous faire profiter du Buzzz, malgré une limitation des participants (environ 200) pour assurer le fonctionnement du “laboratoire” jusqu’à la fin du débat…

Réactions ici (Yves Williams), là (Mario Asselin), là (CFD) et là (Jacques Cool qui voit déjà un potentiel pédagogique à l’outil).

Cartographie du Buzzz ici (Merci à Greg de chez Poly9 !)

Tableau statistique ici aussi. Disons que ça fait ressortir le fait que ceux qui ont pu faire partie des 200 chanceux avaient tous une aversion contre les conservateurs… 😉
Ce qui a fait dire plusieurs choses pas toujours gentilles de la part d’anglophones plutôt pro-conservateurs – voir les commentaires… Ils n’ont qu’à participer ce soir, on verra bien !

Dîner de twits :-)

Ce midi, j’ai participé partiellement (faute de temps disponible – je devais me diviser en 2, presque 3) à ce que nous avons amicalement convenu d’appeler le dîner de twits !

En fait, l’idée est venue comme ça, un jour, sur Twitter et 3 heures et 4-5 phrases de même pas 140 caractères plus tard, le rendez-vous était fixé. (Lien ici, 2e paragraphe)

Ce midi, nous avons jasé de pédagogie, de changement de paradigme, des TIC qu’il faudrait BIEN intégrer (2 sens ici) au système d’éducation actuel comme quelque chose qu’on colle “par-dessus” ou des TIC qu’il faut plutôt voir comme un outil plus englobant au même titre que l’imprimerie qui révolutionna le monde jadis… Etc. Une bonne partie a été enregistrée pour retour ultérieur possible…

À divers moments de la non-conférence (car c’en était bien une), ont été regroupés jusqu’à 6 intervenants du domaine de la formation et des apprentissages provenant de l’Angleterre et du Canada (du Nouveau-Brunswick, du Québec et de l’Ontario)…

Une belle expérience, malgré les bogues des plug-ins d’Adobe Connect sur Safari (vive alors Firefox), les incompatibilités d’Adobe Connect sur Linux et les quelques saccades audio et vidéo inhérentes à nos connexions perfectibles…

Ci-joint une capture-écran de l’événement, avec l’Aimable autorisation de chacun des participants 🙂


MISE À JOUR : Photo d’une des personnes légèrement rendue floue à sa demande 🙂

De l'interconnectivité

…tiens, un titre à la CFD 😉

Comme je l’ai déjà dit ici, j’expérimente Twitter depuis quelques jours à peine et je découvre un formidable potentiel d’interconnectivité avec des individus que je lisais déjà pour la plupart sur leur blogue, mais ici on parle de connectivité plus instantané tout en demeurant asynchrone.

Une illustration de l’efficacité de Twitter :
-hier, en 3 heures seulement, à la suite d’une méprise de nom pour un repas entre quelques personnes (en … personne, justement), l’idée d’un dîner Twitter (ou Dîner de Twits – pour paraphraser le titre d’un film très connu) a germé, puis s’est concrétisée. Ce sera un dîner-non-conférence, où on parlera sans doute d’éducation (on est tous des éducateurs, formateurs, alouette !). une excellente occasion de se rencontrer et de continuer d’avancer hors des cadres officiels souvent trop structurés et parfois paralysants !

Une autre illustration de l’interconnectivité :
-hier avant-midi, vers la toute fin d’une période, alors que mes élèves terminaient un travail, mquimper (du nom de son identité Twitter) me montre rapidement comment il peut fonctionner avec AdobeConnect. On teste sur le champ, avec audio et webcam alors que la pause commence. Mes élèves s’attroupent alors, fascinés, voyant qu’on peut faire ça comme ça, simplement, et ainsi travailler tout en s’amusant avec nos bébelles technologiques… Pas eu assez de temps pour continuer, car je devais me déplacer dans un autre pavillon, mais ce n’est que partie remise !

Encore un autre exemple… :
-hier encore, sur l’heure du dîner, je lis qu’une enseignante de Français Langue Étrangère (FLE pour les cousins français ;-)), basée à Los Angeles, qui cherchait (il y a quelques jours – Twitter et sa quasi-instantanéité ne font pas partie de notre modus operandi dans ce cas) à rejoindre des élèves francophones pour échanger via webcam, m’avait répondu et me proposait d’en discuter. Nous nous fixerons donc une réunion Skype pour bien fixer nos objectifs respectifs et, par la suite, nos élèves pourront échanger, afin de mieux maîtriser leur compétence en communication orale (ce que nous, petits Québécois, escamotons parfois un peu trop !) À suivre !

Par la suite, j’avais une réunion en temps réel et en personne avec des collègues. Instantanément, j’ai décidé de créer une page Jottit pour rendre disponible tout de suite la réunion terminée, le compte rendu de nos discussions. Fascinant, non ?

Y a pas à dire, les horizons semblent vouloir s’ouvrir de plus en plus grand et de plus en plus rapidement. J’adore ! Et ceci nous permet de nous consoler de cela.