Malaise dans le système…

Dimanche, je fus témoin, à distance (du moins physiquement, puisque pendant quelques minutes, j’ai pu me joindre au groupe via Skype), de la naissance de ce que le groupe a “auto-nommé” une TRIBU.

Le but de cette tribu est de réfléchir, mais surtout d’agir devant les besoins criants (et craints par Ze Système) qui sont constatés en éducation au Québec, principalement en ce qui concerne l’intégration des technologies de l’information et (surtout?) des communications. (François Guité disait aujourd’hui, avec justesse, sur Twitter que souvent, dans l’intégration des TIC, on “bloque” souvent à la lettre T)…

Mon premier réflexe en fut un de prudence (presque de recul), surtout devant le nom du “hashtag” utilisé pour les quelques gazouillis rédigés à cette occasion (#MesseTIC)… Peut-être est-ce causé par des expériences antérieures, mais le mot “messe” fait peut-être un peu trop référence à une religion (hors de laquelle, par définition ou “droit canonique”, il n’y a point de salut – mon bacc en théologie me sert peut-être un peu ici !!!), voire même à une secte. Or, être sectaire, c’est se condamner à l’isolement, social ou autre… (Mise à jour (avant même d’avoir fini d’écrire ce billet) : le hashtag MesseTIC devient TribuEdu, finalement !)

En même temps, toute religion est née au départ d’une espèce de secte, la différence entre secte et religion étant presque exclusivement une question de nombre d’adeptes… en tournant quelques coins un peu rond, je sais…

Hormis ces considérations sémantiques, une chose ressort très nettement malgré tout: il y a un profond malaise, ou encore une énorme distorsion temporelle entre le système d’éducation tel qu’on le connait (depuis quelques siècles !!!) et les besoins des étudiants (ou élèves, c’est pareil dans ce texte…)

Est-on en train d’assister à un clivage générationnel (pas nouveau, comme truc, que cela !), ou pire, à un clivage culturel engendré par une (r)évolution de notre société, amenée par tous ces moyens dits technologiques qui remettent en question la société dite “industrielle” qui “sévit” depuis plus de 2 siècles ?

Sincèrement, je pense que nous sommes à un tournant, mais qu’un système d’éducation, ça ne se tourne pas sur un 10 cennes, malheureusement, tandis que les réseaux sociaux supportés par la technologie (car ce n’est pas la technologie, mais beaucoup plus ses implications, collaboratives et autres !!!), eux, évoluent énormément plus vite que tout système, naturellement plus ou moins sclérosé, par définition, de par sa nature même, surtout que tout système tend naturellement (encore) à nier ce qui le remet en question…

Alors, si nous voulons évoluer et contrer le décrochage d’une génération au complet (au rythme où les stats évoluent), sommes-nous condamnés à attendre après un système qui réagira forcément beaucoup trop lentement et surtout trop tard ? Sommes-nous alors condamnés à développer des outils pertinents HORS système (conclusion à laquelle j’arrivais à la suite d’une réflexion collective en septembre 2007 – Vers l’éducation 2.0) ? Ou encore, sommes-nous (ceux qui réalisent l’urgence d’agir) plutôt condamnés à agir HORS système, mais tout en restant DANS le système, c’est-à-dire en se réseautant au plus vite entre nous, en créant des ponts entre nos classes ?

Mais pour que tout cela soit possible, compte tenu de la lourdeur actuelle de la tâche d’un enseignant, si on veut que toutes ces démarches puissent avoir l’ombre d’une chance de réussite, il va falloir des appuis en plus haut lieu. Les “simples profs” ne peuvent se déguiser en Atlas et porter tout le monde et ses changements sur leurs frêles épaules. Il va falloir que des entreprises éducationnelles ou technologiques ou autres leviers importants de ce genre prennent des risques avec ces enseignants volontaires, avec ces pionniers de ces nouveaux temps. (On ne dira pas le mot “modernes”, car le mot réfère à des temps devenus … anciens ;-)) Il va aussi falloir que nos directions décollent (!) d’une logique de contrôle dans laquelle certains sont encore empêtrés. (À ce sujet, lire l’excellent billet chez grisvert.com: leçon de gestion 101 ?)

Ces appuis nous sont devenus nécessaires. Et il va falloir s’en servir !

À suivre…

 

P.S.: Merci à Stéphane Brousseau et à Guillaume Payette qui, avant même que je n’aie complété la rédaction de ce billet, ont proposé TribuEdu pour le hashtag au lieu du MesseTic initial 😉 Décidément, les gars, vous lisiez mon brouillon par dessus mon épaule, malgré les quelque 150 ou 200 km qui nous séparent physiquement 😉

Colloque Génération C – ma (longue !) synthèse

MISES À JOUR (placées en début de billet, puisque la fin est trop loin ;-)) :

2009-10-23 : le lien vers le fichier PDF colligeant tous les gazouillis du colloque est fonctionnel.

2009-10-24–08:48 : Le lien a été mis vers la conférence de Danah Boyd de l’été dernier.

2009-10-27 : La vidéo réalisée par Ckétokoi.tv, présentée au colloque est ici. (Et à la fin de ce billet)

2009-10-27 : Ajout d’un lien vers une liste des gazouilleurs (Twitteurs) les plus “intenses” 😉

2009-11-17 : Voici un autre fichier PDF qui regroupe la PLUPART (certains sont malheureusement disparus dans le cyberespace, dû à mon irrégularité pour colliger ces précieuses données, j’en suis désolé…) des gazouillis publiés après le colloque, soit entre le 23 octobre et aujourd’hui, 17 novembre.

2009-11-17 : Finalement (ce devrait être ma dernière mise à jour ici ;-)), Félix et moi avons gagné chacun une veste Zap-Québec, remise le 11 novembre dernier aux 2 gazouilleurs qui ont été les plus prolifiques lors de ce colloque ! Merci beaucoup au CEFRIO et à Zap-Québec 🙂

Note de l’auteur : je ne pensais pas me rendre à plus de 2400 mots. À lire en prenant son temps 😉

Merci !

 

Mardi et mercredi, j’ai eu la chance de pouvoir assister au colloque organisé par le CEFRIO sur la Génération C (GenC ci-après, pour reprendre le libellé du tag Twitter utilisé pour l’occasion), génération C dont j’ai brièvement parlé ici.

Pour y assister, j’ai dû négocier (assez serré) le prix de mon inscription, car le coût initial apparaissait prohibitif pour quiconque oeuvre en éducation, cette sphère sociale archi-importante qui n’est malheureusement plus prioritaire chez nos dirigeants, et où, selon moi, se gaspillent de précieuses ressources financières (Autre “billet à venir” !!!). Merci ici à ma direction d’école et au CEFRIO pour tous les efforts faits à cet égard.

Le colloque s’ouvrait avec une conférence de Danah Boyd (@zephoria sur Twitter) dont on peut retrouver la trace d’une conférence similaire ici (Merci à Patrick Giroux pour le lien)- qui est une conférence assez apparentée à celle qu’elle nous a livrée au colloque, avec son débit ultra-rapide à la Louis-José Houde, pour reprendre les paroles de Mario Asselin à son égard ! Ici, les appareils permettant de se connecter à une traductrice ont été très appréciés, merci au CEFRIO d’avoir pensé à cela aussi 🙂

Par la suite, la fameuse étude du CEFRIO, concernant cette Génération C, a été dévoilée. Ici, j’avoue que j’espérais que ça aille un peu plus loin encore, par rapport aux grandes lignes qui avaient été véhiculées dans les médias, entre autres dans cette série de reportages de Taïeb Moalla dont j’ai parlé ici. Je réalise que je n’étais pas le seul à avoir plusieurs questions en tête: simplement relire les gazouillis publiés sur Twitter  aux alentours de la fin de l’avant-midi du 20 octobre pour s’en convaincre, ou télécharger le fichier PDF (plus de 300 pages !!!) que j’ai réalisé mercredi soir et qui réunit presque tous les gazouillis (incluant certains non pertinents, car genc est un mot dans une autre langue… le finnois ou ?)

Bref, une étude qui suscite encore plus de questions que de réponses. J’ai hâte de voir les détails que le CEFRIO publiera prochainement sur son site (Lien détaillé à venir ici)

ParticipDeCoteNCzSBr

En après-midi, un atelier fort couru, portant sur l’éducation, réunissait plusieurs des participants au colloque. François Guité (ancien collègue, maintenant du CTREQ), Roberto Gauvin, dynamique directeur d’école au CAHM (et principal organisateur de Clair2010), ainsi que Ronald Canuel (1 article trouvé ici), directeur de la CS Eastern  Townships en Estrie, CS célèbre pour son programme un élève-un portable, nous ont présenté leurs visions, nous amenant à réfléchir et à aller plus loin encore ! C’est la raison principale de mon inscription à ce colloque: utiliser ce tremplin pour me resituer et aller plus loin dans l’ACTION !

Nous avons pu conclure avec Francesc Pedro de l’OCDE qui, malgré la barrière de la faible maîtrise du français (qui a un peu “bogué” mon oreille de musicien – mon problème), nous a parlé des enjeux en éducation provoqués par les transformations sociales que nous font vivre ces technologies.

J’ai ensuite pu souper avec plusieurs “collègues” que je fréquente assidument sur le Net, mais que je vois beaucoup trop rarement en personne: je pense ici à Roberto Gauvin, Patrick Giroux, (qui a amené 2 de ses élèves-futurs profs, le 3e étant nommé plus loin ici), Stéphane Brousseau (+ici)qui était venu au colloque avec Luc Fournier ( que j’ai connu récemment), Mario Asselin, Carl-Frédéric DeCelles (CFD), ainsi que David Martel (futur enseignant prometteur), Jean-Sébastien Grenon sympathique personnage du CEFRIO et Sébastien Dubois de chétikoi.tv.

J’en profite ici pour souligner mes premières rencontres en personne (je n’emploie plus l’adjectif réel…) avec Isabelle-IsatrucÉtolane et Nathalie Couzon, entre autres, que je connaissais déjà via Twitter, ainsi que Denis François Gravel que j’ai connu lors de ce colloque et qui a pris d’excellentes photos, dont une figure ici ci-dessous.

 

 

CafeIcone

Le lendemain, j’ai débuté la journée par un manque de café, que j’ai pu clamer sur Twitter: non pertinent diront certains, mais au moins, c’était pendant l’activité “Éveil des neurones”, par Michel Dumais et quelques jeunes réunis sur scène. Alors c’était de mise 😉

Jennifer Okimoto (@JenOkimoto sur Twitter) nous a parlé des pratiques à adopter avec les transformations qui surviennent aussi dans le milieu des entreprises, etc. Ce que je retiens le plus ici, c’est l’aspect humain des rapprochements causés ou provoqués par ces technologies qui doit primer. Ça rejoint une des choses gazouillées la veille: les réseaux sociaux sont le côté humanisant de la technologie qui s’impose de plus en plus ! Et ça, selon moi, c’est une bonne nouvelle.

Par la suite, une table ronde réunissant quelques travailleurs ou étudiants appartenant à la Génération C. C’était bien, mais il y a eu quelques flous (révélateurs toutefois) concernant entre autres les syndicats. On s’est vite rendu compte que les syndicats sont plutôt mal vus par les gens GenC présents dans ce panel, soit par ignorance de la réalité syndicale, soit par manque de ressources pour rejoindre ces gens-là de la part des syndicats. Juste avant, j’avais envoyé un courriel à mes instances syndicales (La présidente et le VP de mon syndicat), juste pour leur mentionner qu’on est dû pour une bonne conversation concernant l’utilisation des technologies pour rejoindre tous les travailleurs de ce syndicat: l’ère du fax est terminée, réseautons tous ces gens ENSEMBLE ! Et changeons certaines façons monolithiques de concevoir les horaires de travail: toute une … réforme (!) à venir…

Un atelier sur l’éducation suivit. Hélène Martineau m’a beaucoup déçu, avec sa feuille de papier, touffue de petits caractères (Mes yeux sont “Génération X”, malgré mon comportement plutôt C ;-)), de sorte que j’ai décroché assez rapidement de son discours visant une intégration des technologies, alors qu’elle nous parlait d’utilisation simple, sans changement des pratiques pédagogiques ou presque, du moins dans sa façon d’amener ses propos… Utilisation du mot “intégration” à la place du mot “utilisation”. L’intégration suppose bien plus de transformations que ce qu’elle disait. Déception de la journée pour moi.

 

Kaçandre Bourdelais a été mieux, malgré l’imbroglio créé par Spaces (fonctionnalité parfois utile sur Mac OS X ;-)) dont les écrans ont tourbillonné d’intense façon en début de présentation.

 

Mario Asselin terminait avec un dynamisme et un ton volontairement provocateur concernant tous ces changements d’attitude nécessaires.

-En effet, Mario, et c’est pas moi qui va te contredire là-dessus, il faut parfois provoquer pour vaincre l’inertie de départ et cela est nécessaire: faut juste pas en rester là et tu le sais encore bien mieux que moi. Alors il nous faut forcer un peu sur l’énorme structure en place, question de la mettre en mouvement et espérer que le paquebot prenne le virage à temps !

On terminait le tout par un panel sur la sécurité des réseaux informatiques, sécurité nécessaire, mais presque toujours ultra-mal utilisée, car elle paralyse bien des initiatives et bien des co-constructions et autres collaborations. Bref, une sécurité souvent castrante, faite de censure arbitraire décidée par des services informatiques aux pouvoirs trop grands, qui ne sont plus au SERVICE des organisations, mais qui plutôt font des SÉVICES. Ça fait longtemps que je le dis, et j’étais donc heureux de trouver un appui chez plusieurs personnes présentes. On a tout un chemin à faire comme réflexion et ACTIONS à ce sujet dans toutes nos organisations.

 

ParticipVersDevantFx

En terminant: quelques réflexions, liens que j’ai faits entre certaines idées, etc. Comme toujours ici, c’est un work in progress constant, et j’aime ça comme ça.

1-Diffusion Twitter en direct et sans filtre sur écrans géants pendant les conférences et les tables rondes du colloque:

-merveilleuse idée, tellement Web2.0 ! Et en même temps grande ouverture des organisateurs qui acceptent ainsi de ne plus contrôler l’information. La démocratisation de l’information passe par là.

-Et si quelqu’un exagère, n’ayez crainte, c’est arrivé (!), alors la foule se charge de modérer la personne en public, très directement, celle-ci devant rapidement comprendre qu’elle est de trop si ses propos n’ont pas de sens avec ce qui est dit, ce qui n’est pas une question d’avoir ou non le sens de l’humour (facteur évoqué par le spammer pour tenter de se sauver la face, à mon avis), mais plutôt d’utilisation d’un service ouvert pour diffuser à tous ceux qui ne peuvent être là nos réflexions et notre co-construction en direct. Bel exemple d’intelligence collective à l’oeuvre ici !

-Cette diffusion m’a aussi permis de questionner ce que j’entendais, entre autres de la part de la ministre responsable des Services gouvernementaux au Québec, services qui font parfois pitié, faute de renouvellement des interfaces ou de contraintes fortement imposées aux développeurs lors de l’élaboration de celles-ci. Mario en a parlé et Denis François Gravel l’a très bien immortalisé dans cette photo, merci Denis François !

Denis François Gravel
Denis François Gravel

-Parlant de cette photo: on m’a presque accusé (sans me connaitre et sans savoir qui a envoyé ce gazouillis)  d’être un m’as-tu-vu , dans le 5e commentaire chez Mario (voir ce billet): je demanderais à cette personne si elle est visible sur le web ou pas, ce qui aiderait à comprendre… (et le ferai sur le blogue de Mario) en premier lieu, et lui dirai aussi que j’ai pesé le pour et le contre avant de diffuser, mais que je ne peux m’empêcher de bousculer un peu les paradigmes en place qui paralysent l’action, et parfois la démocratie elle-même ! Alors j’assume entièrement le rôle que je me suis donné à ce moment, sachant que je suis capable de nuancer mes propos par la suite et de m’expliquer à qui me le demandera 🙂

 

2- Génération C, une question d’âge, vraiment ?

-Premier constat: certains “C” se passaient des commentaires sur … du papier ! … et certains X gazouillaient à qui mieux mieux – dans mon cas, j’ai embarqué dans la dynamique à fond… (Parait même que j’ai gagné un concours dont je ne savais absolument rien, étant celui qui a le plus gazouillé… assez loin devant un certain Félix bien connu !)

Il y a donc des X et des Y qui ont intégré pour plusieurs toutes les facettes d’une technologie…

Parlant des Y, certains se sont sentis plus ou moins coincés entre l’âge théorique des X (Pour une fois que ce ne son tpas les X coincés entre les BabyBoomers et les Y ;-)) et l’âge théorique des C, selon les chiffres de l’étude du CEFRIO.

Au fil de mes réflexions gazouillées, j’ai fini par en conclure que, peut-être bien que oui, en majorité, les C sont plus jeunes que les X ou les Y, MAIS, et c’est primordial comme approche, il y a des gens de tous âges qui ont intégrés ou qui intègrent les technologies et qui s’en servent sous une forme dite collaborative, etc.

Ce changement d’approche permet de ne plus isoler les générations entre elles, mais plutôt de favoriser le réseautage intergénérationnel le plus possible, et ça, j’adore !

On parlera donc plus d’un changement important de mentalité, plutôt que d’un inutile et stérile conflit intergénérationnel dont la polarisation paralyse plutôt qu’elle ne fait avancer ! C’est évident que tous n’ont pas suivi les technologies et que tous ne les adopteront pas de façon uniforme, mais comme disait Roberto : «Les banques n’ont pas attendu que ma grand-mère soit prête avant d’implanter (voire même d’imposer) les guichets automatiques !»

Alors vive les C, peu importe leur âge 😉

 

3-Éducation et intégration véritable des TI(C)(E)(S) –

(le S étant de François Guité, signifiant le côté Social des TI, j’y reviens plus loin…)

En éducation, on parle souvent d’intégrer les TI ou les TIC (ou encore les TICE (encore une lettre de plus !) en France, là où on parle plus longtemps, parait-il ;-)) Mais souvent, on confond la simple utilisation des TI avec une intégration véritable, qui suppose, elle, une démarche pédagogique complètement revisitée, un changement complet de paradigme en d’autres mots !

Pour intégrer, avec tout ce que ça implique, les TI à l’éducation, il faut cesser (les profs, comme tous les autres aussi) de considérer les profs comme les détenteurs absolus de LA connaissance.

Avec l’avènement de l’imprimerie, on a démocratisé la lecture (Ça aura pris quelques siècles, mais bon…) Avec l’avènement des TI (qui date d’un peu plus de 10 ans à peine, si on considère l’implantation sur une plus large échelle d’Internet), on démocratise la connaissance ET la production de contenu. Par là même, on démocratise encore plus le pouvoir, ce qui fait forcément (très) peur à ceux qui le détiennent dans un système dit traditionnel où on peut à peu près tout contrôler…

Tous ne sont pas prêts à prendre ce nouveau pouvoir qui se glissent entre leurs mains (au bout des doigts sur un clavier !). Mais les profs, les éducateurs, ceux qui forment les gens qui oeuvreront dans le futur, eux, ont TOUT un rôle à jouer dans cette galère: celui d’éveiller à l’esprit critique, celui d’aider à se construire chacun une façon de penser, et se développer des aptitudes pour préciser et bien exposer cette pensée, sachant combien les perceptions peuvent devenir écran de brouillard à l’expression de sa pensée !

 

4-Technologies et humanité

-Le développement des réseaux sociaux a non seulement multiplié “à l’exponentielle” le nombre d’adeptes des technologies, mais (et l’un ne va pas sans l’autre à mon avis) a humanisé ces technologies qui, autrement, seraient restées un “truc de geeks”, un truc pour spécialisés en informatique, tout simplement. L’approche de plus en plus user friendly des technologies ne suffisait pas. Il aura fallu susciter les échanges, reproduisant ainsi des comportements humains, les extensionnant en quelque sorte, pour que les technologies se répandent à ce point… et qu’elle suscitent en même temps d’autres façons de faire peut-être pas si différentes, hormis qu’elles soient devenues complètement planétaires maintenant et qu’elles ont démocratisé bien des chasse-gardées… En gros, on a annihilé la dichotomie entre ce qu’on appelait le réel d’une part et le virtuel de l’autre. Voilà l’essentiel du changement qui remet en question beaucoup de façons de faire: on donne le contrôle à tous, il faut alors éduquer à ce pouvoir, sinon, l’anarchie complète nous guette et c’est aussi ce qui ferait peur à certains…

-En même temps, il faut arrêter d’utiliser les technologies selon l’ancien paradigme, celui du pouvoir des experts technologues ou technocrates qui décrètent souvent des barrières de façons arbitraires. La démocratisation de ce pouvoir est là pour rester, à nous de s’en servir à bon escient et de susciter la participation intelligente du plus grand nombre possible !

-Si l’éducation veut garder son rôle, il est grand temps d’AGIR. Le colloque aura été un tremplin nous permettant de réfléchir pour mieux passer à l’action ! C’est toujours mon objectif dans ce genre de perfectionnements. Et j’ai embarqué dans le train de ce colloque complètement, gazouillant intensément les liens que je faisais avec ce que j’entendais, etc., tout en échangeant avec des personnes présentes.

L’ACTION ici commence par une mise en place de la transformation des mentalités tout autour de nous… Beau programme 🙂  GO !

 

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MISE À JOUR : 2009-10-27–20h17

La vidéo réalisée par Chétikoi.tv, à propos de la Génération C
 

Génération C

Drôle d’ordre alphabétique que cette catégorisation des générations. Après les X qui ont plus ou moins 36-45 ans, il y eut les Y qui ont 25-35 ans environ.

Puis il y a les… C. Pas les Z, mais les C. C comme Computer ou Clic, en anglais, ceux qui sont nés avec Internet, ceux qui Collaborent, qui Coopèrent, qui Créent ensemble, le tout avec les technologies qui les aident à produire du contenu. Voilà pour le, ou plutôt les C !

Le CEFRIO organise un colloque qui promet d’être fort intéressant sur la nouveauté qu’apporte cette génération, sur les transformations qui surviennent et les évolutions (ou révolutions, c’est selon) qui viennent inévitablement dans une société en constant changement.

L’éducation, elle, doit s’ajuster. Ça ne veut pas dire qu’on fait table rase de tout ce qui se fait (et qui, parfois, fonctionne bien !), mais il nous faut aussi être conscients des transformations, des mutations qui arrivent, souvent plus vite qu’on le pense, tout en mesurant si possible les impacts qu’elles ont et auront sur la société à venir.

On dit souvent que l’avenir se joue maintenant, d’où l’importance de cette prise de conscience qui orientera nos actions dans ce nouveau paradigme.

On ne peut pas continuer sans rien changer. Ce serait jouer à l’autruche et ce serait complètement inutile, voire même stérile comme attitude.

Mais pour passer à l’action, on se doit de tenter de connaitre le mieux possible dans quoi on s’embarque, afin de ne pas gaspiller nos énergies, déjà fort précieuses et rares, dans d’inutiles tentatives. Mieux orienter notre action, donc.

C’est pour ça que je voulais tant m’inscrire à ce colloque et que, en bout de ligne, j’ai pu y accéder, grâce en partie à une réduction des tarifs de la part du CEFRIO (Merci !) et grâce à un budget Perfectionnement de mon école (Merci aussi !). D’ailleurs, un membre de la direction m’a gentiment mentionné, avec le sourire sincère : «Les journaux, c’est bien, mais les retombées ici directement, c’est encore mieux !» J’ai compris le message… et j’espère qu’on écoutera, quand j’aurai les résultats de ce colloque à transmettre à mon entourage 😉

 

Une chose que je ne m’explique pas (pas complètement*), c’est comment le CEFRIO en est arrivé à donner mon nom à une journaliste de la SRC qui a réalisé une entrevue avec moi cette semaine, concernant ma perception de ce qu’est cette Génération C et des implications en enseignement qu’apportent ces transformations “imposées” par la force des choses… Agréable expérience, mais stressante, car c’était une première pour moi, d’autant plus que je sais qu’un Téléjournal ne passe que de très très courts extraits d’une entrevue, étant donné la formule “clip” des reportages, même si la SRC est un peu moins pire (à mon avis) à ce sujet que certains autres réseaux de “parfois-supposée” information !

*J’ai quand même mes intuitions 😉

Membre du club des assez bien cités aussi ;-)

Mario Asselin en parle ici et , Félix ici, et j’embarque moi aussi dans le commentaire sur la série d’articles (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 (ou 7 !),8, 9, 10 et 11) de Taïeb Moalla, publiée dans le Journal de Québec ces 19-20-21 septembre 2009.

©Photo - Simon Clark
©Photo - Simon Clark

L’entrevue s’est déroulée le 6 août dernier, dans un resto près de chez moi, pendant plus d’une heure où nous avons conversé sur les joies et les peines du monde de l’enseignement. Nous avons bien entendu traité des technologies dans lesquelles baignent les élèves à qui j’enseigne, leur potentiel d’utilisation, les possibilités quasi infinies qui peuvent s’offrir à nous, etc. Et on a parlé d’une “expérience” commencée l’an dernier, qui s’est déroulée sur un laps de temps trop bref pour tirer beaucoup de conclusions, ce que le reportage de Taïeb Moalla fait bien ressortir par ailleurs.

Là où on (un “on” excluant peut-être même le journaliste-intervieweur !) a un peu “Journal-de-Québécisé” mes propos, c’est dans le paragraphe intitulé «Un gros paquebot» dans lequel j’ai l’air de traiter des directions d’écoles de gros paquebots, ce qui est un gros… raccourci. Très probablement faute d’espace journal disponible : n’oublions pas ici que le Journal de Québec est préparé pour d’abord être vendu papier, en plus des autres contraintes ou lignes éditoriales que nous connaissons tous, les interviewés les premiers !

NUANCES :
En fait, le gros paquebot de mon histoire, c’est toute la structure, immense et lourde, bureaucratique, dans laquelle on se démène parfois pour pouvoir innover. Cette structure est elle-même dénoncée par au moins une association de directeurs d’écoles (La FQDE).

Il est vrai pour toute institution qu’elle peut devenir très lente pour effectuer des virages. Il en est ainsi du système d’éducation actuel (Le système au complet, pas les directions prises séparément) qui peut être comparé à un paquebot ou même à un «gros paquebot», pour donner dans le pléonasme (!), une sorte de Titanic qui tourne lentement, lenteur qui parait encore plus devant la vitesse des changements apportés par les technologies évoluant à la vitesse grand V.

Souhaitons seulement qu’on puisse éviter les icebergs qui couleraient littéralement ce système !
Je persiste à croire plus aux évolutions, ou même aux révolutions bien menées, qu’au syndrome de la tabula rasa

 

MISE À JOUR : 2009-09-21 – 9h48

La vidéo (court reportage de 2 minutes à propos de l’article 8 ci-dessus) vient d’être mise en ligne sur le site du Journal de Québec :

The Twitter Power

ou Comment faire du vrai Web 2.0 collaboratif et s’enrichir mutuellement par l’échange.

La réflexion que je me fais de l’outil Twitter depuis quelque temps me fait dire que, pour réussir, Twitter doit ABSOLUMENT passer par un véritable échange.

Exemples:

-1-
Dernièrement, à l’annonce du colloque automnal du CEFRIO sur ce qu’on appelle par endroits la “Génération C”, je me plaignais des frais trop grands pour les enseignants qui, à mon avis, devraient pouvoir suivre ce colloque qui promet d’être intéressant. Les enseignants vivent dans une réalité qui est loin de la réalité de style corporatif dans laquelle vivent beaucoup d’organismes… Les moyens dont on dispose alors sont aux antipodes les uns par rapport aux autres…

Quelqu’un me suggère quelques minutes plus tard de contacter @jsgrenon, ce que je fais. Il me promet des efforts pour réduire ces frais d’inscription élevés, ce qu’il a réussi à faire quelques heures (un jour ou deux maximum) plus tard. La solution n’est pas parfaite quand on connait les budgets plus que limités auxquels font face les profs (c’est loin d’être la SODEC dans nos écoles… Voir 1, 2, 3), mais je qualifie cette démarche de coup de pouce dans la bonne direction…

Chacun a été amené à comprendre un tant soit peu la réalité de l’autre au cours de cet ÉCHANGE sur Twitter ! La clé est dans l’échange !

(Mise à jour à venir, ici ? – à suivre)

-2-
L’équipe de Ricardo Larrivée, le cuisinier qui oeuvre à la SRC, a son compte Twitter depuis quelque temps. (Bizarrement, pas de lien vers ce compte Twitter sur le site de la SRC, mais quand on sait comment la SRC “JOUE” au Web 2.0 sans l’être…) Souvent, ce compte Twitter met des liens vers des recettes, point final. Enfin, c’ÉTAIT point final jusqu’à ce vendredi fatidique où l’équipe, selon @ricardocuisine, a vécu un bogue qui a fait en sorte qu’on décide à ce moment de republier quelques fois de suite les mêmes tweets (ou gazouillis, si vous insistez!).

Il n’en fallut pas plus pour que quelques-uns, dont moi, mettions en doute cette pratique qui s’apparente plus à la simple diffusion (Web 1.0) ou “broadcast” (Voire même “spam” si la répétition eût été plus grande), qu’à l’échange véritable.

@ricardocuisine a appris vite la “leçon” servie ce jour-là et, juste ce vendredi-là, j’ai eu plus d’échanges avec @ricardocuisine qu’avec tout autre secteur de la SRC dans les ANNÉES précédentes (Voir ici entre autres : saga Silverlight et les Mac – jamais reçu ne serait-ce qu’un accusé-réception…). Bravo à ces gens qui ont vite compris que la clé est dans l’échange.

-3-
Cette fois, ce n’est pas l’outil Twitter qui est en première scène, mais c’est via Twitter que j’ai appris l’histoire. L’affaire Bixi a beaucoup fait jaser sur le Web 2.0, et pour cause: on est allé à l’encontre des principes de base du Web 2.0, soit l’échange entre des gens, des gens véritables. Dans ce cas-là, en lieu et place, on a inventé des personnages, les faisant passer pour réels. On leur a créé un faux blogue et de faux comptes Facebook. Des gens mordant à l’hameçon sont devenus les amis de ces fausses personnes, etc.

Certains amateurs de pub ont crié au génie, mais personnellement, c’est le côté “moral” ou “éthique” de la chose que j’ai trouvé condamnable. Alors au lieu du cri-au-génie, j’ai plutôt opté pour “cry-o-génie”, dans le sens qu’il faut refroidir ces pratiques pour les éliminer, à mon humble avis… La publicité peut utiliser beaucoup de subterfuges, et elle en utilise déjà beaucoup (trop?). Mais je crois qu’il y a des limites qu’il nous faut établir clairement et, par la suite, viser à les faire respecter, ce qu’on a de la misère à faire, entre autres avec les pubs s’adressant aux enfants…

Encore ici, la clé est dans l’échange, mais l’échange véritable, pas un échange déguisé via des firmes de communication cachées sous le masque 🙁

-4-
Via le Web 2.0 (les Blogues, Twitter, etc.), j’ai connu des gens avec qui je développe des relations réelles. Le Web n’est pas ou n’est plus virtuel. J’ai même vendu à de ces connaissances Web des billets pour un concert où j’oeuvrais comme musicien récemment. D’autres personnes viennent me voir quand elles sont de passage à Québec. D’autres encore appuient mes embryonnaires projets TIC-éducation et leur donnent un rayonnement insoupçonné au départ (J’y reviendrai dans un autre billet… plus tard…)

Bref, tout concourt à me faire croire, preuves à l’appui, que la clé est dans l’échange. Continuons cette collaboration, même si le temps vient imposer sa limite et faire en sorte qu’on ne peut être partout, ni tout lire ! Encore moins répondre à tout…

En même temps, je ne suis pas naïf : y’aura bien un “marketeux”(1) qui, un jour, va trouver moyen d’encore mieux déguiser une diffusion en pseudo-véritable échange… Mais nous veillerons au grain !

(1) Dans CE cas-là, il y a un sens péjoratif ou négatif…