Les cellulaires à l’école… et quoi encore ?

Ce billet se veut la suite du précédent, dans lequel il est question de la discussion que j’ai menée avec mes élèves au sujet des cellulaires à l’école.

Mise en contexte : le vendredi 2 mars 2012, à la suite d’une invitation de la recherchiste de l’émission Maisonneuve en direct, Gabrielle Cimon, à me joindre au débat ressorti ce jour-là par le texte de Chantal Potvin, une enseignante désespérée par la prolifération des cellulaires dans notre société, particulièrement à l’école, j’ai finalement décidé de mener une discussion avec le groupe d’élève avec lequel j’avais un cours lors de cette période-là et de faire parvenir les propos des élèves à madame Cimon par courriel, vu que je ne pouvais être présent par téléphone pendant l’émission. Des phrases de mes élèves ont été lues en direct. On retrouve l’intégralité du texte des élèves et le mien dans le billet précédent.

De plus, le 22 mars dernier, je prenais connaissance d’un autre texte où il est encore question d’enseignants frustrés par la prolifération du cellulaire… Soupirs ! Et je ne parle pas du désormais “célèbre” pourrisseur du web qui nous fait part de ses pièges aux élèves ici et qui fait réagir grandement (1, 2, 3, 4 (compilation de réactions), 5, 6, etc.)

Maintenant, voici mon opinion sur le sujet des cellulaires et des technologies en général à l’école.

Comme l’électricité au 20e siècle a apporté une accélération formidable de la vie quotidienne en général, les technologies d’aujourd’hui (particulièrement les réseaux sociaux) apportent une formidable amplification des comportements (disait André Caron à l’émission Maisonneuve en direct du 2 mars), les bons comme les mauvais (ajouté-je). Il faut donc éduquer à cette amplification et aux comportements socialement reconnus comme bons et mauvais, comme toute société de chaque époque a toujours dû éduquer ses jeunes (et moins jeunes qui s’égarent parfois!). Donc aujourd’hui, il faut éduquer au numérique, ET ÇA PRESSE !…

Personne aujourd’hui ne voudrait abolir l’électricité, cela semble être une évidence, sauf peut-être pour quelques groupes marginaux désirant vivre en … marge de la société, justement. Probablement que personne demain ne voudra abolir les cellulaires non plus, ou les autres appareils mobiles. Nous sommes toujours dans une époque transitoire par rapport aux technologies qui émergent… Il est donc normal, pour un temps, de retrouver ce genre d’attitudes ou de comportements de la part des gens qui disent que «c’était bien mieux avant, dans l’ancien temps, etc.» (L’école a aussi vécu ça avec l’arrivée de l’ardoise, du style à bille, des transparents (acétates), de la vidéo, etc.) Mais ce genre de “raisonnement” ne peut faire qu’un temps, car la roue continue de tourner, la société d’avancer, et il faut bien finir un jour par prendre le taureau par les cornes, sinon nous aurons perdu énormément de temps et d’énergie à résister au changement qui finit par s’imposer de toute façon. Alors autant consacrer nos énergies tout de suite à définir ensemble ce qu’on veut faire des outils avant qu’on nous impose des usages, etc. Soyons pro-actifs !

(Évidemment, à propos de l’électricité ou autre inventions, je ne fais que déduire certaines choses ici, car je suis trop jeune pour me rappeler l’apparition du téléphone “ordinaire” ou l’avènement de l’électricité, cette chose étrange qui apportait avec elle bien des nouveaux appareils facilitant la vie quotidienne, etc. Suscitant parfois la crainte comme lors de l’apparition de l’automobile, etc.)

On peut poser la question autrement : peut-on vivre sans cellulaire ? Certains diront oui, pour encore un certain temps… On pourrait aussi se demander si on peut vivre sans électricité. Personne de sensé aujourd’hui, en 2012, pourrait dire oui. En même temps, comme je le disais ci-dessus, bien sûr qu’on peut vivre (ou survivre) sans électricité : la preuve, lors de pannes électriques, notre coeur continue de battre et on sort le petit poêle au butane ou son barbecue pour se faire un café 😉 ! Mais ce n’est pas ce que j’appelle vivre sans électricité de façon continue ou durable.

De plus, si on continue de pousser le raisonnement, on pourrait même se demander si on peut vivre sans agriculture ou sans élevage et ne survivre que de chasse, de pêche et de cueillette de fruits sauvages… comme il y a des milliers d’années. (OK, je l’admets, ça me tentait de charrier un tout petit peu, mais il y a quand même une partie potable à ce raisonnement poussé dans ses derniers retranchements 😉

Rendu à cette limite, on se fera vite accuser d’utiliser un raisonnement tordu, que pour les cellulaires, ce n’est pas pareil, etc. Ce à quoi j’ai immédiatement envie de répondre : «Ah oui ? Ah bon !»

Je trouve personnellement que chaque époque apporte ses améliorations, ses innovations… et ses problèmes aussi, bien sûr. Jouer à l’autruche n’aidera en rien, d’un côté comme de l’autre… Je ne me souviens pas avoir vu une société entière renier son époque ou les technologies de son époque au point d’en bannir l’usage au grand complet. (Si cela s’est produit et que vous avez un exemple, dites-le-moi et je vous en remercierai.) Alors, me dis-je, autant faire avec et éduquer à un bon emploi de ces technologies, et ce, le plus rapidement possible afin, justement, d’éviter un trop grand nombre de dérives !

Pour ce qui est de l’école, je dis simplement ceci : une école qui nie l’existence des technologies, c’est une école hors de la société, mais qui souhaite pourtant éduquer les jeunes à la vie dans cette même société. Paradoxal, non ? De plus, l’école n’est plus ce sacro-saint sanctuaire du savoir, lieu exclusif où l’on s’abreuvait de connaissances… Oui, les profs ont encore des connaissances (je l’espère !), mais ils n’en ont plus le monopole. Peut-être que c’est vu comme une perte de pouvoir par certains et, comme toutes les pertes de pouvoirs, ça fait peur. Mais on pourrait aussi, comme enseignants, se demander sur quoi avons-nous encore du pouvoir et s’en servir, pour le bien de nos élèves (ne jamais l’oublier). Je crois sincèrement que nous avons du pouvoir sur les changements, que nous pouvons faire une différence si on sait saisir les opportunités. Mais pour cela, il faut être éveillé… et veiller, de cette veille active, sur le web et ailleurs.

Donc, les enseignants (tous) ont la responsabilité, dans cette société en évolution constante, de former les jeunes à un usage intelligent des TIC et de leur faire développer, en collaboration avec tous les acteurs (*), les compétences nécessaires pour ce faire. Pour éduquer aux technologies, on n’a pas à tout connaitre des détails techniques de ces outils technologiques, mais on a à repenser la pédagogie (et l’évaluation) en lien avec l’utilisation de ces technologies qui changent les façons de faire, les façons de créer du contenu, les façons d’interagir dans la société en général, etc.

(*) Les acteurs autres que les enseignants sont tous les secteurs reliés à l’enseignement, entre autres les services informatiques, qui doivent être au service (le mot le dit, non ?) de la pédagogie, qui doivent s’asseoir avec les pédagogues afin de répondre aux besoins (parfois criants dans certaines commissions scolaires), qui doivent être au centre d’un climat de collaboration, et non dans une tour d’ivoire obsédée par la sécurité uniquement comme on voit à certains endroits. Pour éduquer les jeunes, il faut un réseau ouvert, connecté au réel, et non un vase clos avec des murs ou des filtres à outrance. Et ça, les services informatiques commencent à le comprendre à certains endroits, selon moi.

 

En terminant, quelques objections en lien avec certains arguments souvent utilisés :

Les dépendances :

-Des esclaves de la télé, ça existe. Des esclaves de n’importe quelle technologie, ça existe. Il faut donc contrer ces esclavages, les prévenir le plus possible, tout en étant conscient des avantages des technologies.

L’enseignement vs les apprentissages :

-On entend trop souvent : «Mais on est dans un milieu d’enseignement». Ce à quoi je réponds : «Eh oui ! Et on n’est pas dans un milieu d’apprentissage et/ou de réussite…?» Qu’est-ce qui est le plus important ? Une fois que nous aurons répondu à cette question, on pourra avancer.

 

Bref, selon moi, OUVERTURE ET ÉDUCATION, plutôt qu’interdiction et censure.

 

P.S.: Il faut de plus être conscient que, de plus en plus, le sensationnalisme médiatique fausse (à divers degrés selon les situations) le débat plus souvent qu’à son tour. En effet, de plus en plus de médias, soucieux de leurs cotes d’écoute avant toute chose, tombent dans ce sensationnalisme qui se répand trop souvent comme une trainée de poudre, rognant chaque jour un peu plus d’objectivité à l’information pure. Évidemment, aucun de ces concepts n’existe à l’état pur à 100% dans la nature (humaine). L’information comme l’opinion et le sensationnalisme se partagent toujours un évènement comme des gens se partagent une tarte. Reste juste à savoir qui réussit à s’emparer de la plus grosse portion. Et ça, ça ferait tout un… débat 🙂 !!!

C’est un peu comme les politiciens qui vivent un peu trop d’après les sondages et les cotes, eux aussi… Trop souvent.

 

Mes élèves à Maisonneuve en direct

C’était un vendredi, celui à la fin duquel débutait la relâche scolaire, soit le 2 mars 2012.

Dans les journaux (La Presse et Le Devoir), une petite bombe : la lettre d’opinion (on ne peut surtout pas appeler ça une argumentation!) de Chantal Potvin, une enseignante de 5e secondaire, qui vise ni plus ni moins que de sortir les cellulaires des écoles au grand complet, sinon de la société tout entière (dixit LeProfMasqué dans ce billet).

C’était le sujet du jour à l’émission de radio Maisonneuve en direct, sur la Première chaine de Radio-Canada. Une recherchiste de l’émission, Gabrielle Cimon, me contacte sur Twitter, me demandant de téléphoner à l’émission… Ça me tentait, vous avez pas idée comment ! Mais j’étais dans l’impossibilité totale de pouvoir le faire pendant l’émission.

Gabrielle me donne alors le lien vers le site web de l’émission, afin que j’aille écrire directement sur le site ce que je voudrais dire à l’émission. Et là, les embuches commencent : le site est tout sauf convivial, il faut s’inscrire (OK, passe encore, les gens de la SRC veulent former des communautés, me dit-on… Voir Note 1), et recevoir une validation par courriel qui, 3 semaines plus tard, n’est toujours pas entrée :-((( Cha-peau ! (ironie)

Alors devant mes embuches, Gabrielle Cimon finit par me donner son adresse courriel directement. (Décidément, on voulait donc que je prenne la parole ;-)) Et là, l’idée surgit. Pendant le cours (car à force de combattre les embuches webesques radiocanadiennes, le temps avait passé, mon cours avait été démarré, j’avais mis mes élèves au travail… et je répondais à leurs questions). J’ai décidé, comme ça, de réserver les 15 dernières minutes de la période pour mener une discussion avec les élèves sur le sujet, après leur avoir fait lire le texte de madame Potvin. Quelle belle occasion de mettre en pratique les compétences de la communication orale dans une discussion collective 🙂 !

Lors de chacune des interventions des élèves, j’écrivais dans le courriel à être envoyé, le tout projeté à l’écran de ma toile de vinyle (non, je n’ai pas de TBI : pas besoin de ça pour intégrer efficacement les technologies, même si l’outil peut être plaisant à utiliser! N’en déplaise à M. Charest qui aime jeter de la poudre aux yeux). Si ce n’avait été du besoin d’être ultra-rapide, j’aurais fait écrire les élèves un par un, mais les moyens manquaient pour être aussi rapide !

Et voilà que les commentaires des 5 premiers élèves passèrent pendant l’émission. Je n’ai pas pu écouter tout de suite, mais un collègue qui l’a fait s’est empressé de faire un petit fichier audio avec le tout et m’a envoyé cela pendant la semaine de relâche. J’ai beaucoup apprécié cette attention. Par la suite, évidemment, j’ai écouté tout le contenu de l’émission auquel j’ai encore une fois essayé de réagir sur le site web de l’émission, mais toujours sans succès à cause de l’inscription non validée, etc. Voilà pourquoi je reproduis ici tout le contenu du courriel envoyé à la recherchiste. Rien n’a été modifié, je veux garder la présentation telle quelle : le tout a été rédigé dans des conditions où seule la rapidité et l’efficacité comptaient.

On peut écouter l’émission ici au complet.

Le passage où il est question de mes élèves se retrouve de 21:38 à 23:20.

Je réserve pour un prochain billet (Lien à venir) l’ensemble de mes réactions à ce qui s’est dit pendant cette émission. Au plaisir de lire vos commentaires 🙂

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LE COURRIEL RÉDIGÉ EN DIRECT, pendant la discussion.

Bonjour, voici le petit compte rendu (en direct) d’une petite discussion avec mes élèves.

Des élèves me mentionnent :

-Philippe P : -il y a nettement exagération, généralisation, etc. Ces comportements existent, mais sont loin d’être présents chez la majorité des élèves…

-Cassandra : -intimidation, vente de drogue, etc. Tout ça existait AVANT les cellulaires. La plupart des textos sont échangés entre AMIS, puisqu’il faut leur numéro de téléphone pour leur envoyer un texto.

-Éli : -J’ai mon cellulaire en classe, mais en cas d’urgence. Je ne m’en sers pas sinon.

-Charlie : -La situation dépeinte par Chantal Potvin est nettement exagérée. Avec ou sans le cellulaire, il y a du plagiat, du décrochage, etc. Texter pendant un cours ou parler ou s’envoyer un petit papier… même chose.

-Olivier : -empêcher le cellulaire ? Alors que certaines écoles implantent les technologies, les outils, dans les écoles pour aider les apprentissages… Ceux qui ont une dépendance à l’outil doivent régler leur situation, mais ce n’est pas celle de l’ensemble des gens.

-William : -interdire le cellulaire à l’école, est-ce vraiment possible ? Faudra-t-il fouiller les gens ?

-Mohammed : -la personne en échec a des problèmes à régler qui ne dépendent pas du cellulaire lui-même. -Interdire le cellulaire = une utopie.

-Audrée : j’aime mieux voir un jeune texter que de fumer une cigarette caché sous escalier ou autre lieu “secret” de l’école…

-Simon : -cette enseignante voit les choses d’un angle unique alors que toute médaille a deux côtés. il faut regarder les divers points de vue avant de conclure aussi drastiquement !

-Philippe L : -Avant, le cellulaire était interdit à notre école. Beaucoup de gens textaient quand même. L’interdiction ne règle rien. Et les enseignants s’en servent aussi.

-Félix : Déjà l’utilisation est interdite dans plusieurs classes… Mais pas dans les corridors. Le cellulaire peut être un outil très pratique AUSSI. Il y a de l’exagération chez certains texteurs, mais certaines utilités importantes aussi.

-Éli : Il faut arrêter de dire que les jeunes sont ceci ou cela. Plus on va mettre des interdits, plus les jeunes vont vouloir les franchir. Le plaisir de franchir l’interdit est quelque chose de très présent.

-Cassandra : Au lieu d’interdire, on serait mieux de valoriser la technologie en ce 21e siècle dans lequel on vit. Sinon, qu’on revienne aux chevaux, vu que les autos polluent.

-Le prof (moi 😉 , maintenant : J’aime bien toutes les réponses apportées par mes élèves lors de cette discussion éclair (15 minutes). Voici ce que j’ajouterais, simplement.

-En cette ère où on nous vante les mérites de réussites améliorées, grâce à l’intégration des TIC, en cette ère où on cherche comment mieux intégrer ces OUTILS, il faut savoir justement que ce sont des OUTILS, comme le crayon et le papier peuvent l’e^tre également.

-Un outil restera toujours ce que l’on en fait. Si les jeunes sont laissés à eux-mêmes concernant les usages de cet outil, l’école ne les éduquera pas à BIEN se servir de ces outils. L’école a un rôle à jouer dans l’intégration du bon usage de ces outils. Sinon, nier l’existence de ces outils équivaut à jouer à l’autruche et l’école ainsi faillit à sa mission première.

-Voilà pourquoi les filtres, les barrières, etc. doivent faire place à une éducation et au développement de l’esprit critique, une compétence devenue essentielle en cette ère de surproduction d’information de toutes sortes.

Voilà. Merci de m’avoir lu 🙂

Sylvain Bérubé

P.S.: Tous mes élèves veulent syntoniser le 106,3 à Québec dans 3 minutes, à la fin de ce cours !

 

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Note 1 : si, en voulant former des communautés, on empêche les gens de commenter directement sans être inscrit, si en plus le processus d’inscription bogue à ce point, alors on va avoir l’effet contraire et faire fuir du monde au lieu de former de véritables communautés dynamiques, non ? Juste mes 2 cennes !

MISE À JOUR : 2012-03-22–12h00

Gabrielle Cimon m’informe à l’instant que les gens de la SRC sont conscients du problème d’inscription qui m’est arrivé (et qui arrive à d’autres aussi, malheureusement) et qu’ils s’en préoccupent.

En attendant que le problème soit éventuellement réglé, je vais tenter de m’inscrire en utilisant une autre adresse courriel : on verra bien. J’espère que le problème sera réglé bientôt…

En même temps, tout ça me quesitonne sur les choix technologiques que nous faisons parfois : il arrive que certaines technologies boguent plus souvent que d’autres : Silverlight de Microsoft, pour donner un exemple (radiocanadien, lui aussi, je sais), ça vous dit quelque chose ? ;-/

Clair2012 – les tweets

Avant de faire ma synthèse du colloque-barcamp Clair2012, permettez-moi de mettre en ligne (enfin, diront certains) la compilation presque complète des gazouillis (tweets) postés avant, pendant et un peu après l’évènement Clair2012, tenu à Clair, NB, à l’école C@HM.

D’abord quelques statistiques ainsi que la méthode approximative utilisée pour trouver quelques résultats…

Dans le logiciel Pages (Word plantait), j’ai copié-collé tous les tweets récoltés par petits (!) fichiers dans TextEdit, un traitement de texte très “de base” mais qui permet de conserver les images des gens qui twittent. Fichier obtenu = 753 pages :-))) J’ai ensuite transformé le tout en fichier “texte pur” (.txt) et j’avais alors 450 pages quand même.

En faisant quelques recherches par mots clés dans cet énorme fichier texte, j’ai obtenu ceci :

nombre de tweets approximatif : 4500. (Explication un peu plus bas dans ce billet)

tweets mentionnant (ou émanant des) les usagers suivants :

C’est tout pour la catégorie 200 tweets et plus !

Si quelqu’un a d’autres noms à me soumettre, faites-le en commentaires de ce billet, svp ! Merci ! Il se peut fort bien que j’en aie échappé quelques uns parmi nos plus actifs 😉 !

J’ajoute ici en terminant ce petit “palmarès” que la conférence la plus “twittée” fut sans contredit celle de @ewanmcintosh, puisque j’ai été “obligé” (juste pour être sûr) de faire 3 copier-coller PENDANT la conférence, alors que pour les autres, je pouvais attendre (de justesse, il est vrai) à la fin de la conférence, après avoir mis à jour la compilation juste avant le début de chacune.

LES FICHIERS :

Les voici :

MISE À JOUR seront faites (avant le début de ce billet) avec les tweets diffusés après le 15 février 2012 AM… À surveiller sur Twitter, je l’annoncerai.

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Explications :

J’ai utilisé au départ search.twitter.com avec “#Clair2012” comme mot-clé recherché. Ce site donne les dates et heures de façon relative, alors les “1 hour ago” datent du moment où j’ai fait la compilation ou l’affichage de ces données… Pas très pratique.

Par la suite, search.twitter.com a planté solide, alors je me suis tourné vers tweetchat.com, grâce à @ProfNoel (111 comme “score”), lequel affiche les dates en valeurs absolues.

Pour connaitre la totalité des tweets, 2 méthodes étaient donc possibles :

1-Rechercher toutes les occurrences du mot “ago” dans les dates relatives et additionner toutes les occurences du mot “Feb” dans les dates absolues, ce qui donne 1297 + 3179 = 4476 tweets

2-Rechercher toutes les occurences de “#Clair2012”, ce qui donne 4276. J’aurais donc, dans ma liste, 200 tweets où il ne serait pas écrit #Clair2012 directement ? En enlevant le #, j’arrive à 4326 tweets : autre bizarrerie que j’ai n’ai pas le temps de creuser. Encore là, si quelqu’un trouve, commentez ! Merci !

3-De plus, entre les 2 façons de recueillir les tweets, j’ai “perdu” environ 140 tweets que j’ai tout de même conservés en prenant 35 captures écran de ma colonne Tweetdeck, chacune des captures contenant 4 tweets (parfois 3, car je me rappelle avoir fait au moins une erreur de capture… 35 X 4 = 140 tweets.

Voilà donc comment j’en arrive à estimer autour de 4500, le nombre de tweets total rédigés du 2 au 15 février à propos de Clair2012.

Expérience Tiki-Wiki — La fin :-(

Depuis environ 3 ou 4 ans, j’essaie de développer des outils facilitant l’intégration des TIC pour mes élèves. Évidemment, dans un milieu qui en est à ses premiers balbutiements en la matière, on se doit de développer une autonomie professionnelle la plus grande possible. Sauf que, quand on ne connait pas tout, il faut alors faire appel aux aides disponibles, via nos réseaux, ce qui, justement, aide beaucoup ! Voici donc un petit bilan de ces années où j’ai développé des réseaux d’apprentissages d’abord sur la plateforme Ning, puis sur TikiWiki, et maintenant, Buddypress, mon nouveau petit réseau qui démarre à peine…

 

L'éducation saura-t-elle intégrer les TIC ?
Sylvain Bérubé - ©2011

Il y a environ un an et demi, à la suite du changement de politique de Ning (qui devenait payant), j’avais décidé de migrer mon site de classe (que je voulais interactif — j’y reviendrai) vers une autre forme de réseautage. Lire ici : apprivoiser un nouvel outil.

Je lorgnais du côté de ELGG ou de Buddypress. Je me suis fortement fait déconseiller ELGG, qu’on risquait de s’y casser les dents si on n’était pas un peu programmeur dans l’âme, etc. J’avais donc choisi Buddypress. Mais comme je n’y connais rien, que mes semaines ont déjà 80 heures et plus, j’ai demandé de l’aide et j’en ai eu. 🙂

En tentant d’installer Buddypress, une mésaventure arriva, sans qu’on ne sache, au départ, à quoi c’était dû. On a fini par savoir, avec une autre aide, à distance celle-là, qu’il y avait un problème dans la base de données, chez mon hébergeur… un “pas trop cher” et américain… (Autonomie et débrouillardise, je disais : incluant celle du portefeuille ! Sans déduction fiscale possible…)

Mais tout ça, c’était après que cette précieuse aide extérieure m’ait convaincu d’installer Tiki-Wiki au lieu de Buddypress. Alors je me fiai à mes ressources externes et j’installai, avec cette personne, un beau “moteur” Tiki-Wiki tout neuf et commençai à faire mon site de classe. Puis, je dus partir en congé de paternité, “fiston 2” étant né au printemps dernier.

Cet automne (2011), je renoue avec Tiki-Wiki. Des bogues commencent alors à me taper sur les nerfs de plus en plus. J’inscris quand même mes 120 élèves. On commence à l’utiliser tout en cherchant à solutionner les bogues. Avec mon aide externe, on décide de faire une mise à jour. Mal nous en prit : elle introduisait plus de bogues qu’elle n’en réglait : tout s’affichait tout croche, impossible de trouver un “thème” qui permette un affichage cohérent, etc. Bref, un site non présentable en public. Moi qui voulais inscrire les blogues de mes élèves sur Partajeunes… on reporte… encore !

En désespoir de cause, et en dépit du fait qu’on m’ait vanté la fantastique et merveilleuse communauté de Tiki-Wiki (De qu’ossé ???), on a fini par décider d’installer… Buddypress ! Mon premier choix qui revient, après un an et demi de presque perdu 🙁 !!! Bon OK, disons que j’ai appris… à haïr un outil. C’est déjà ça. J’ai aussi appris que cette communauté peut être muette le moment venu où on en a besoin. Je dois être “une mauvaise expérience”… Je ne saurai sans doute jamais. Et je n’ai pas le temps de chercher à savoir. Dommage.

Et voilà où j’en suis, après des mois passés à tenter de résoudre des maudits problèmes insignifiants qui, additionnés, sont une perte de temps pour qui n’a pas ce précieux temps à consacrer à toutes ces “geekeries”… et pour qui n’a pas l’argent pour acheter des solutions clé en mains.

Vous me direz que j’ai une commission scolaire qui veille aux besoins des profs. Je répondrai que j’ai appris cet automne, grâce à un tech info de ma CS présent sur Twitter, le nom de mon nouveau conseiller RÉCIT… qui depuis, veut me voir. Je vais émerger de mes piles de corrections et le voir, oui ! (Formation ce 6 février) De plus, ma CS a un outil qui se veut polyvalent, mais qui dans les faits (je l’ai testé à son implantation — je sais, ça date, mais bon !), s’avère être ultra non-convivial et, surtout, pas du tout interactif, pédagogiquement parlant : et j’ai nommé le malheureux et trop cher Portail Édu-groupe de la GRICS qui sera abandonné après cette version dont on estime la durée de vie à 3 ans (3 ans en informatique, pour paraphraser quelqu’un, c’est une éternité, au moins !) Je pense sincèrement que les gens de ma CS auraient intérêt à consulter ce qui s’est déjà fait et devraient utiliser l’expertise déjà présente, comme dans l’exemple ci-dessous où un ex-collègue (il est rendu au MELS) a élaboré plusieurs stratégies facilitantes…

Faciliter l'utilisation des blogues scolaires — François Guité

Donc, d’ici peu, vous aurez sur cette page, un lien qui conduit à mon site de classe fraichement (ré)implanté, en espérant que ça fonctionne mieux, cette fois-ci. En attendant, j’ai fait faire à mes élèves CHACUN une page blogue personnelle. Ce sera leur blogue (indépendant) pour le temps qu’ils voudront. Mon site de classe deviendra un agrégateur de leurs publications, en plus des autres fonctionnalités, comme les liens à consulter, les forums, etc. Comme ça, ça devrait être un peu plus simple, ose-je espérer.

Pour réaliser ceci, j’ai décidé de séparer l’hébergement des sites également. De sorte que j’ai dû allonger une autre somme pour héberger mon site de classe, devenu distinct de ce site-ci. Comme je ne voulais pas payer ladite somme, j’ai essayer de trouver du financement à l’interne… mais comme je voulais ouvrir mon site cette année (!), j’ai finalement trouvé, au fil d’une conversation impromptue, un généreux mécène (pour cette année !) qui préfère entretenir le mystère sur son identité. En cette époque, je trouve quand même étonnant qu’une école ou une CS, quelle qu’elle soit, ne développe pas plus ou ne consacre pas plus de son budget aux projets d’intégration des TIC reposant sur le pur volontariat. Juste une petite aide budgétaire, parfois, ça fait (ferait) toute la différence…

Je me dis, par contre, qu’au moins je conserve toute mon indépendance dans mes projets, vu que mes aides, financières comme techniques, sont entièrement externes ! Mais l’indépendance est parfois lourde à porter, en temps consacré comme en dollars… et alors je me dis qu’il faut vraiment vouloir, pour intégrer les TIC à la pédagogie. Car intégrer les TIC à la pédagogie, ce n’est PAS ajouter un tableau blanc et un portable par prof (1). L’outil aide l’utilisation, mais l’intégration pédagogique, elle, est quelque chose de beaucoup plus profond, qui vient de l’intérieur du prof, une motivation intrinsèque en quelque sorte… et qui apporte plusieurs modifications sur le plan pédagogique, je vous le jure.

Note :

(1) J’ai ouï dire que de plus en plus de ressources du MELS sont mobilisées, ces temps-ci, pour trouver (au plus vite ?) des applications pédagogiques pour TBI. Tout devient progressivement centralisé sur cette question… balounes politiques oblige ! Et le reste, lui, l’intégration véritable des TIC ? On reporte aux calendes grecques ? J’ose encore espérer que non, éternel optimiste que je suis, mais le réalisme et les difficultés érodent parfois sérieusement cet optimisme, même s’il est d’une résistance quand même importante. Heureusement.

La prise de parole en éducation

Voici un texte qui peut servir de “réponse” à celui de Mario Asselin sur la prise de parole en éducation… Les guillemets sont ici importants, car ce texte a été écrit avant (1) celui de Mario 😉 ! On y constate plusieurs points en commun, signe que les idées circulent et mûrissent dans la tête des gens avec même un certain consensus, parfois 🙂 !

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Avec l’avènement du web dit 2.0, la prise de parole s’est répandue de plus en plus, beaucoup en quantité, parfois en qualité également. Dans le monde de l’éducation, nous avons vu d’abord l’apparition de blogues d’enseignants, il y a un peu plus de 5 ou 7 ans. De quelques uns au départ, ils sont devenus de plus en plus nombreux… avant de se diversifier via d’autres canaux de communication web comme Twitter et autres réseaux sociaux. Facebook a moins la cote, côté discussions, avec l’aspect plus anecdotique des publications qu’on y retrouve en général. Il y a bien quelques exceptions intéressantes, par contre. (2)

Bien entendu, ce n’est pas la majorité des enseignants qui ont pignon sur web, mais de par le nombre d’interventions, nous avons fini par avoir tout de même une présence et une prise de parole qui se remarque : nous sommes lus, et souvent plus qu’on ne le croit. Ces écrits, parfois, dérangent un peu aussi, n’ayons pas peur des mots.

Comme dans toute prise de parole en contexte de difficultés vécues (le monde de l’éducation vit des difficultés, c’est indéniable, et ces difficultés inspirent souvent les billets), nous avons assisté, au début, à des dénonciations des travers du système, puis des échanges, des propositions de solutions, des collaborations, voire même quelques signifiantes co-constructions ! Le tout en marge des voies officielles de communication, souvent alourdies par les procédures ou les palliers multiples… Dans d’autres cas de collaborations, le « hors frontières physiques » de l’école favorise les collaborations par affinités ou intérêts, collaborations souvent plus efficaces parce que volontaires, en plus.

À travers tous ces sujets de rédaction, des exemples, souvent, tirés du quotidien de ces enseignants qui investissent toute leur passion et une grande proportion de leur temps libre dans ces rédactions, parfois exutoires scripturaux de leur quotidien toujours de plus en plus lourd.

Vu les exemples réels tirés de situations quotidiennes, beaucoup d’enseignants ont choisi de bloguer, de prendre la parole, sous le couvert de l’anonymat, ou plus souvent du pseudonymat. Cette pudeur s’explique facilement : on peut aller plus au fond des choses en étant (un peu) caché. Mais, d’un autre côté, comme aucun pseudonymat ou anonymat n’est parfait, il est arrivé que ces personnes soient découvertes. Ainsi, certains se sont vus inviter à se taire. D’autres ont continué, sous leur pseudo ou leur vrai nom. On en a muselé aussi quelques-uns…

Je pense ici au cas « Charles Samares » (un regroupement de quelques enseignants), dont le site internet était presque le même que celui de « sa » Commission scolaire (un « s » de différence dans l’adresse). On a fait fermer « Charles » parce qu’«il» dérangeait. Pourtant, même si le ton était souvent ferme, je n’ai jamais vu « Charles » manquer de respect. Bien sûr, il y avait quelques coups de gueule bien sentis, qui ont pu faire peur à certaines administrations plus frileuses : c’est probablement pourquoi on a voulu — et on a malheureusement fini par réussir — à le faire taire une bonne fois pour toutes.

Au lieu de censurer, de faire taire, de finir par faire comme si tout ce discours n’existait pas (L’autruche, vous connaissez ?), pourquoi ne pense-t-on pas, en haut lieu, à utiliser cette formidable énergie pour aider et construire, pourquoi ne la canalise-t-on pas, cette énergie passionnée présente chez ces gens qui s’expriment et qui peuvent faire avancer les choses en éducation au Québec ? Quand quelqu’un critique les travers du système, il nous indique qu’il VOIT des choses, en les dénonçant. C’est le premier pas vers l’amélioration de ce système. Par la suite, on identifie, ENSEMBLE, les solutions possibles, on choisit les plus simples à appliquer, mais aussi les plus « efficaces » à moyen et long terme (le court terme est parfois dangereux en éducation, selon moi !), celles qui vont aider à la réussite du plus grand nombre d’élèves possible, celles qui vont favoriser un meilleur apprentissage et, pourquoi pas, une meilleure créativité. (Mais la créativité dérange et fait peur, même si nécessaire à toute évolution de système : j’appelle ça le « précédent » —dont on a si peur— nécessaire à toute innovation.)

Il est important qu’on écoute ceux qui prennent la parole, et non qu’on ne fasse juste les lire pour mieux les « espionner » ou les coincer. Ça devient alors malsain et contre-productif pour une administration quelle qu’elle soit.

Là-dessus, on a beaucoup de chemin à faire… Je regarde la prise de parole chez les autres intevenants en éducation. Il y a de plus en plus de conseillers pédagogiques qui le font, mais trop souvent dans le seul but de diffuser des informations. Il en est de même pour les gens travaillant au MELS : rares sont les libre-penseurs qui peuvent parler ou qui prennent la liberté de parler. Par ailleurs, certaines directions d’école commencent aussi à s’exprimer sur le web, je ne sais vraiment pas avec quel temps disponible, mais il me fait toujours plaisir de saluer de nouveaux « joueurs » sur la place publique où on peut discuter et échanger.

Pour favoriser une meilleure prise de parole, il faudra se débarrasser — ou sinon, sérieusement modifier — le concept du « droit de réserve ». Je comprends et conçois très facilement que tout ne peut pas se dire n’importe comment et n’importe où. Mais entre la censure excessive et l’autocensure normale de nos discours, je préfère la deuxième option : les échanges y gagnent en authenticité et en transparence et on peut avancer, si tous ont un but clair (une autre condition essentielle). Car pour faire avancer le débat, il faut obligatoirement un but commun, sinon on tombe dans les excès de « bruits » dans les discussions, où l’accessoire prend toute la place au profit des idées intéressantes et intelligentes.

Il est donc temps de sortir de cette culture du consensus qui, au final, devient une anti-discussion. Les choses ne peuvent avancer si on ne débat pas (intelligemment, s’entend – ne prenons pas exemple sur les dialogues de sourds de nos politiciens, souvent « orchestrés » pour l’image projetée sur la « galerie médiatique »). Discutons, prenons cette parole qui est accessible plus que jamais, le tout avec respect des personnes, sans pour autant tomber dans la mièvrerie de la complaisance.

Et encourageons les gens à continuer, ouvrons des portes : avec le Web2.0, l’école n’aura jamais été aussi… publique !

NOTE :

(1) Il était supposé être publié ailleurs qu’ici, au départ, et il le sera d’ici quelques semaines, mais pour des raisons “x”, sa publication a dû être reportée.

(2) Plusieurs exemples nous montrent que certains enseignants, malheureusement, prennent parfois la parole sur Facebook d’une façon telle que l’on interprète parfois un manque de jugement. Une éducation est à faire, sur cette prise de parole, et ce phénomène est normal, selon moi.